Les chutes – Joyce Carol Oates (2004)

Et si nous contemplions les chutes du Niagara ?

Issue d’une famille religieuse, Ariah Littrell s’est mariée à un jeune pasteur. Au lendemain de la noce, elle découvre que son époux s’est jeté dans les chutes du Niagara.

Foudroyée par ce drame, elle demeure à la recherche de son mari aux abords des chutes. L’effervescence médiatique autour de cette disparition met en lumière Ariah qui devient « La Veuve blanche des Chutes ». Dick Burnaby, célèbre avocat de la région, s’associe aux recherches au côté d’Ariah. Il est littéralement fasciné par la jeune femme énigmatique au point de la demander en mariage.

Au fur et à mesure que les années s’écoulent et qu’Ariah fonde une famille ses névroses s’accentuent. L’ombre angoissante et maléfique des Chutes continue à planer sur sa famille. Comment Ariah survivra-t-elle aux nouveaux bouleversements de son existence ?

Dans ce roman dense et descriptif, la psychologie des personnages et le poids de l’héritage familial sont travaillés avec minutie. J’ai observé quelques longueurs mais je garde un souvenir fort de la complexité du personnage d’Ariah.

Ma note :

Note : 3 sur 5.

Citations :

« Bien qu’il fût un homme grand et fort, Dirk se découvrit le don de se blottir dans la courbe osseuse au flan de sa femme; le don de pousser et d’enfouir son visage contre son cou; le don de glisser béatement dans le sommeil, sans que la moindre pensée le tourmente. Ah ! la vie était si simple. La vie c’était cela ».

« Peut-être l’amour est-il toujours pardon, jusqu’à un certain point »

Vox – Christina Dalcher (2018)

Et si nous évoquions une oeuvre dystopique ?

Dans ce roman, Christina Dalcher imagine un monde où les femmes sont bâillonnées par une société masculine dominatrice et absolue.

Comme toutes les femmes, Jean McClellan porte désormais un bracelet innocent au poignet. Pourtant, celui-ci a une fonction glaçante, il s’agit d’un compteur de mots. Depuis la montée au pouvoir d’un parti extrémiste, toutes les femmes sont limitées par jour à cent mots. Si jamais elles enfreignent la règle, une décharge électrique d’une grande violence vient les rappeler à l’ordre. Sonia, la fille de Jean a désormais peur de prononcer le moindre mot.

Assujetties, les femmes sont cantonnées à leur rôle de mère et d’épouse. Depuis l’avènement du nouveau régime, elles ne peuvent plus travailler et sont assignées aux tâches domestiques.

Brillante docteur en neurosciences, Jean est appelée par le gouvernement pour venir en aide au frère du Président. Elle voit dans cette mission le moyen de libérer sa fille mais va découvrir l’impensable. Quand elle se rapproche du pouvoir, elle perçoit la révolte qui sommeille en elle…

Un récit résolument féministe qui décrit une société cauchemardesque. Si la thématique abordée me semblait prometteuse je n’ai pas réussi à être captivée par ce récit qui a manqué selon moi de densité.

Ma note :

Note : 1.5 sur 5.

Betty – Tiffany McDaniel (2020)

Et si nous parlions d’une fresque familiale envoûtante ?

Avec un sens narratif certain, Tiffany McDaniel oscille entre l’obscurité des secrets de famille et la lumière de ses personnages.

Betty Carpenter est la sixième née de l’union d’un couple atypique. De couleurs de peau différentes, la rencontre de ses parents n’était pas une évidence. Pourtant, ils ont construit une famille portée par la voix de leur père cherokee. Ses mains magiques et sa voix peuplée de paysages imaginaires ont fait l’unanimité auprès de ses enfants.

Après plusieurs années d’errements dans toute l’Amérique, la famille s’installe dans un petit village de l’Ohio et s’intègre pas à pas.

Betty partage avec son père une relation forte et fusionnelle qui lui permet d’affronter le rejet dû à sa couleur de peau. A la différence de sa soeur, elle a hérité du physique de son père et doit faire face aux moqueries de ses camarades de classe. Si Betty partage une relation unie et débordante de sentiments avec son père, les rapports avec sa mère sont plus complexes. Hantée par son passé fait de violences, sa mère ne parvient pas à lui témoigner son attachement.

Lorsque les drames successifs viennent frapper cette famille, comme une malédiction, tout bascule. Malgré la lumière qu’ils portent en eux, des silences douloureux mettent en péril les liens qui les unissaient…

Portée par une plume forte et des personnages travaillés, ce roman initiatique sur la transmission est très réussi. Tiffany McDaniel parvient à nous épouvanter par des passages d’une brutalité glaçante mais aussi à nous émouvoir jusqu’aux larmes par un récit étincelant. Submergée par cette fresque familiale, je reste ébranlée par la densité de ce roman et le rayonnement de son héroïne.

Ma note :

Note : 4.5 sur 5.

Citations :

« Me révoltant contre une fatalité écrasante, ne fût-ce que pour défier et combattre la souffrance, je concevais des histoires qui me commandaient de survivre »

« Mes poèmes embrassaient tout ce que mes bras ne pouvaient étreindre. Ils hurlaient ce que je taisais. Ils étaient aussi un murmure brûlant qui proclamait que parfois l’amour est un châtiment ».

Ethan Frome – Edith Wharton (1911)

Et si nous voyagions au coeur du Massachusetts ?

Dans une ferme reculée, au coeur des montagnes du Massachusetts, Ethan Frome vit avec le poids de son héritage. Propriétaire d’une ferme et d’une scierie appartenant à ses ancêtres, il est contraint de demeurer dans cette ville calme et reculée où le temps reste comme suspendu.

Malgré ses rêves de voyages et d’études supérieures, il a dû s’occuper de la propriété à la mort de ses parents. Marié par nécessité à sa cousine Zeena, il a noué avec elle une union sans amour et doit supporter quotidiennement une femme taciturne, plaintive et hypocondriaque.

Dans ce paysage sombre et déserté, Ethan Frome va découvrir pour la première fois l’amour sous les traits purs et lumineux de Mattie. Cet amour passionné parviendra-t-il à faire face à une destinée implacable et désespérante ?

Ce roman, porté par une très belle écriture mêle la pureté des paysages et de ce premier amour. J’ai été littéralement subjuguée par ce récit qui arrive en quelques lignes à nous glisser dans la complexité de ses personnages aussi fascinants qu’envoûtants.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Citations :

« Au milieu de la pente, elle butta sur quelque obstacle qu’elle n’avait pas vu, et se retint au bras d’Ethan pour rétablir son équilibre. La chaleur qui pénétra le jeune homme lui sembla comme le prolongement de son rêve. Pour la première fois, il mit son bras autour de la taille de Mattie, et elle ne se déroba point. Ils continuèrent à marcher, s’abandonnant au courant qui les emportait »

« Je sentais simplement qu’il vivait dans un isolement moral trop profond pour qu’on y eût accès fortuitement, et j’avais l’impression que cette solitude n’était pas seulement le fruit de son sort, quelque tragique qu’il pût être, mais qu’elle recélait le froid, accumulé couche après couche, de maints hivers à Starkfield »

Un dernier verre avant la guerre – Dennis Lehane (1994)

Et si nous parlions d’un polar ?

Dans ce roman policier, nous rencontrons pour la première fois Patrick Kenzie accompagné de son acolyte Angela Gennaro. Tous deux sont détectives privés et aspirent à une certaine forme de justice. Ils entretiennent une relation professionnelle depuis plusieurs années mêlant respect et attirance mutuelle.

Patrick Kenzie se voit confier une nouvelle mission par un sénateur : retrouver la trace de Jenna Angeline, une femme de ménage disparue avec entre les mains des documents confidentiels.

A travers son enquête Patrick Kenzie voit ressurgir ses propres failles et les blessures de son enfance. Anti-héros écorché vif, Patrick Kenzie touche le lecteur et le plonge facilement avec lui au coeur de cette enquête policière.

Leurs recherches vont les mener vers une sombre guerre des gangs mêlant politique et crimes. Avec cynisme, Dennis Lehane nous confronte à un milieu politique impitoyable, au racisme et à la violence.

Porté par une plume crue et tranchante et un ton irrévérencieux, ce roman noir immerge le lecteur en plein coeur de Boston. Je ne sais pas si cet ouvrage restera indélébile dans mes mémoires mais j’ai aimé cette première découverte avec la plume de Dennis Lehane !

Ma note :

Note : 2.5 sur 5.

Citations :

« le feu couve en attendant le jet d’essence qui arrosera les braises, et nous écoutons des politiciens qui alimentent notre haine et notre étroitesse d’esprit, qui nous disent qu’il s’agit simplement de revenir aux vraies valeurs, alors qu’eux sont assis dans leurs propriétaires de bord de mer à écouter les vagues pour ne pas avoir à entendre les cris des noyés »

« La violence des gangs avait fini par atteindre nos portes et il fallait faire quelque chose, à tout prix. C’est toujours quand elle atteint « nos portes » que nous finissons par considérer que c’est un problème. Quand elle se confine à nos arrières-cours pendant des décennies, il n’y a personne pour la remarquer »

J’ai un nom – Chanel Miller (2021)

Et si nous écoutions le cri d’une femme ?

Le 17 janvier 2015, Chanel Miller assiste avec sa soeur à une soirée étudiante sur le campus de Stanford. Elle se réveille à l’hôpital, quelques heures plus tard, et ne se souvient de rien. Les examens médicaux lui révèlent l’impensable, elle a été victime d’un viol.

Le mis en cause serait un athlète au parcours irréprochable, il soutient qu’il s’agissait d’un rapport consenti. Etape par étape, Chanel tente de reconstruire les événements de la soirée dans les moindres détails pour faire éclater sa vérité. Des examens médicaux aux auditions par la police ou lors du procès, Chanel nous livre son éprouvant parcours et celui de ses proches. Elle fait face, avec beaucoup de courage, aux institutions et à un système judiciaire implacable.

Au-delà des faits, Chanel dévoile le récit de son parcours de reconstruction et nous interroge sur le fonctionnement de la procédure judiciaire aux Etats-Unis. Un récit personnel d’une grande force où Chanel Miller livre son lent et douloureux combat. Je salue ce témoignage bouleversant et criant de sincérité.

Merci aux éditions « cherche midi » pour cet envoi !

Ma note :

Note : 3 sur 5.

Accordez-moi cette valse – Zelda Fitzgerald (1932)

Et si nous faisions la connaissance de Zelda Fitzgerald ?

Dans ce roman puissant, aux tonalités autobiographiques, nous rencontrons Zelda Fitzgerald sous le nom de son héroïne Alabama Beggs.

Élevée au sud des Etats-Unis, Alabama a grandi dans une famille aimante et conventionnelle. Sa mère n’a jamais cessé de la choyer et son père, juge, lui a inculqué des valeurs traditionnelles. Ses parents notamment son père se sont hissés comme de véritables repères dans sa vie. Peu à peu, Alabama voit ses soeurs ainées, Dixie et Joan, quitter la maison pour construire une famille.

À l’image de ses soeurs, elle rencontre David Knight et décide à son tour de fonder sa vie avec lui. Elle quitte sa maison d’enfance et voyage dans le cadre idyllique et ensoleillé de la Côté d’Azur. David Knight est un artiste et Alabama s’habitue à une vie fortunée et dispendieuse. Avec lui, elle construit un tout nouveau mode de vie bien loin de son éducation. Pourtant leur mariage connaît des failles et Alabama décide de se vouer à corps perdu dans la danse pour maîtriser ses émotions.

Écrit durant son internement en psychiatrie, Zelda Fitzgerald sous couvert de son héroïne raconte sa propre vie et son union fantasque avec Scott Fitzgerald. Entre gloire et décadence, leur couple fascine et Zelda Fitzgerald puise dans son expérience personnelle pour construire son roman.

J’ai été déroutée par ses mots aux connotations envoûtantes. À la fois décousue et pourtant fascinante, une plume étrange qui interpelle par sa force créatrice et autobiographique.

Ma note :

Note : 4 sur 5.

Citations :

« Mais je vous préviens, dit-elle, je ne suis vraiment moi-même que lorsque je suis quelqu’un d’autre que j’ai doté de toutes ces merveilleuses qualités puisées dans mon imagination »

« Il semblait à Alabama que si elle atteignait son but, elle pourrait maîtriser les démons qui l’avaient jusqu’alors dominée – qu’en s’affirmant, elle trouverait la paix qu’elle s’imaginait être l’apanage de la maîtrise de soi – qu’elle serait capable, grâce au truchement de la danse, de commander ses émotions, d’évoquer l’amour, la pitié ou le bonheur, selon son désir, leur ayant ainsi frayé une voie de passage nouvelle par laquelle ils pourraient affluer ».

Moon Palace – Paul Auster (1989)

Et si nous plongions dans un roman américain dense et ambitieux ?

L’univers de Paul Auster est riche tant par ses personnages hors normes que par la densité de ses intrigues.

À la mort de son oncle, Marco Stanley Fogg hérite d’une quantité indescriptible de livres. Ces objets, reflets d’un homme qu’il a profondément aimé, lui font découvrir l’ampleur de la littérature. Apathique et renfermé, il dédie tout son temps à la lecture et en oublie même de travailler. Il use de ses derniers dollars et se retrouve à la rue dans le dénuement le plus total.

Au coeur de cette misère, il fait la connaissance de Kitty Wu avec qui il entretient une histoire d’amour passionnelle et évidente. Dans son errance, il se met au service de Monsieur Effing et lui fait quotidiennement la lecture. Effing, homme taciturne et aigri lui ouvrira, sans le savoir, la porte de son passé et marquera profondément sa destinée.

Paul Auster use d’une histoire invraisemblable et fantasque pour disséquer ses personnages et nous plonger dans une quête identitaire remarquablement menée.

Sous la lueur de la lune, qu’il est réconfortant et jubilatoire de se plonger dans l’oeuvre de Paul Auster…

Ma note :

Note : 3.5 sur 5.

Citations :

« N’aie pas peur, disait ma voix. Personne n’est autorisé à mourir plus d’une fois. La comédie sera bientôt terminée, et plus jamais tu n’auras à repasser par là »

« J’avais sauté de la falaise, et puis au tout dernier moment, quelque chose s’est interposé et m’a rattrapé en plein vol. Quelque chose que je définis comme l’amour. C’est la seule force qui peut stopper un homme dans sa chute, la seule qui soit assez puissante pour nier les lois de la gravité »

« Les bibliothèques ne sont pas le monde réel, après tout. Ce sont des lieux à part, des sanctuaires de la pensée pure. Comme ça je pourrai continuer à vivre dans la lune pour le restant de mes jours »

Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage – Maya Angelou (1969)

Et si nous parlions d’une histoire de vie poignante ?

Dans ce récit autobiographique, Maya Angelou nous parle de son enfance et de son adolescence dans le sud des Etats-Unis. Ses parents la confient avec son jeune frère à sa grand-mère, Momma. Aussi dure que protectrice, Momma va leur donner une éducation religieuse rigide. Son enfance est rythmée par l’école, l’église et les corvées au sein du magasin alimentaire où travaille sa grand-mère.

À l’âge de sept ans, Maya et son frère partent retrouver leur mère, une femme belle et indépendante. Lors de ce séjour, Maya connaîtra la fin définitive de son enfance et retournera vivre brutalement chez sa grand-mère.

Malgré les nombreux drames qui jalonnent sa vie, Maya arrive à puiser sa force dans la littérature. Elle côtoie Poe, Shakespeare ou encore les soeurs Brontë et apprend à lire à voix haute. Son caractère fort et indomptable prend aussi racine dans les femmes qui accompagnent son enfance notamment sa grand-mère. À travers sa propre histoire, Maya Angelou dessine à chaque page le poids du racisme qui a impacté toute sa vie et celle de sa famille.

Figure du mouvement américain pour les droits civiques, Maya Angelou est à la fois poétesse, écrivaine, actrice et militante, ce livre nous permet d’en savoir bien plus sur l’enfance d’une femme hors du commun.

Maya Angelou construit ses mémoires sous forme de brides et mélange les petits instants insignifiants de son quotidien et les grands événements qui ont marqué son enfance.

À la fois tendre et cynique, ce récit dévoile au lecteur toute l’intimité et les combats de Maya Angelou.

Ma note :

Note : 3 sur 5.

Citations :

« Pour la bonne raison qu’en réalité j’étais blanche et qu’une cruelle fée Carabosse, bien naturellement jalouse de ma beauté, m’avait changée en un échalas de négresse, avec des cheveux noirs crépus, des pieds plats et, entre les dents, un espace où on aurait pu glisser un crayon ».

« Laissez donc aux Blancs leur argent et leur pouvoir, leur ségrégation et leurs sarcasmes, leurs grandes maisons et leurs écoles, et leurs pelouses comme des tapis et leurs livres et surtout – surtout – laissez-leur donc leur blancheur. Il valait mieux être humble et modeste, insulté et maltraité pour un petit bout de temps que de passer l’éternité à rôtir en enfer »

Petit déjeuner chez Tiffany – Truman Capote (1958)

Et si nous faisions la connaissance d’une femme mythique ?

Ce recueil de nouvelles débute par l’incontournable « Petit déjeuner chez Tiffany ».

Accoudés au comptoir d’un bar New-Yorkais, Buster et Joe se souviennent de leur unique point commun : une femme belle, excentrique et insaisissable prénommée Holly.

Holly était la voisine de Joe, elle a commencé à tisser avec lui une relation amicale ambiguë. Sous le charme, Joe n’avait qu’une seule idée en tête se rapprocher d’elle et percer son mystère. Buster, lui aussi, partageait la même fascination pour la jeune femme.

Au coeur de New-York, Holly vivait avec une frivolité renversante et organisait des réceptions charmantes et excentriques. Pourtant, derrière ce personnage mondain entouré d’hommes se cache une femme, d’une grande sensibilité, à la poursuite de ses rêves.

Des années plus tard, Joe et Buster se souviennent de cette femme inoubliable qui a quitté depuis longtemps leur vie mais qui restera pour toujours dans leur mémoire.

Je n’ai pas été complètement transportée par cet ouvrage. La psychologie des personnages a manqué pour moi de profondeur. Je pense que j’avais eu un tel coup de coeur pour l’ouvrage « De sang froid » de Truman Capote que j’ai été légèrement déçue par cette brève nouvelle.

Ce recueil est également complété par trois autres nouvelles : La maison des fleurs, La guitare de diamants et Un souvenir de Noël. Même si je n’ai pas été complètement conquise, j’ai aimé la tendresse qui se dégageait de ses courts écrits de Truman Capote.

Ma note :

Note : 2.5 sur 5.

Citation :

« Et comme les jours passaient je commençai à éprouver, à son égard un certain laborieux ressentiment comme si j’étais abandonné par le meilleur de mes amis. Un malaise de solitude pénétra dans ma vie. Mais sans me faire languir pour des amitiés plus anciennes, qui désormais me semblaient insipides »