L’assommoir – Emile Zola (1877)

Et si nous évoquions une des oeuvres les plus intenses de la série des Rougon-Macquart ?

Oeuvre emblématique du cycle des Rougon-Macquart, l’assommoir évoque la déchéance progressive et inéluctable de Gervaise.

Dans une chambre exiguë, Gervaise Macquart vit avec ses deux enfants Etienne et Claude nés de son union avec Lantier, un homme manipulateur et malhonnête. Lorsque Lantier la quitte brutalement en lui laissant la charge de leurs enfants, Gervaise trouve le courage de subvenir à ses besoins et devient blanchisseuse. Cet emploi modeste lui offre, à force de travail, un semblant de stabilité.

Dans sa nouvelle vie indépendante, Gervaise rencontre Copeau, un ouvrier travailleur et sobre qui lui propose de partager une vie modeste. Gervaise se laisse convaincre et décide de fonder une famille avec cet homme compréhensif qui accepte ses deux enfants. Elle bâtit une vie paisible avec Copeau et accède à la réussite mais l’implacable déterminisme de son milieu la rattrape.

Avec géni, Emile Zola expose le poids héréditaire et social qui engloutit Gervaise. Entre misère, alcoolisme et violence, nous assistons à sa chute progressive et inexorable.

Lors de ma relecture de ce roman, j’ai été à nouveau bouleversée par l’inévitable effondrement d’une femme face à son milieu. Je ne peux que vous inciter à découvrir ce récit profond, sombre, d’une force incroyable porté par la plume magistrale d’Emile Zola.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« Pendant un printemps, leurs amours emplirent ainsi la forge d’un grondement d’orage. Ce fut une idylle dans une besogne de géant, au milieu du flamboiement de la houille, de l’ébranlement du hangar, dont la carcasse noire de suie craquait. Tout ce fer écrasé, pétri comme de la cire rouge, gardait les marques rudes de leurs tendresses »

« Son rêve était de vivre dans une société honnête, parce que la mauvaise société, disait-elle, c’était comme un coup d’assommoir, ça vous causait le crâne, ça vous aplatissait une femme en moins de rien »

Le Maître et Marguerite – Mikhaïl Boulgakov (1967)

Et si nous parlions d’un classique inégalable ?

Critique du régime soviétique, ce roman puissant aux multiples facettes nous transporte dans un univers aussi fantastique que poétique.

L’oeuvre s’ouvre au bord des étangs du Patriarche en plein coeur de Moscou. Berlioz, éditeur et Ivan, écrivain se font face. Ils sont en désaccord sur un poème antéchrist commandé à Ivan par Berlioz. Un homme mystérieux et inquiétant se mêle à leur conversation et révèle à Berlioz sa mort accidentelle imminente.

Profondément bouleversé par cette rencontre divinatoire, Ivan est confronté à la réalité de cet homme impénétrable nommé Woland qui représente Satan en personne. Incompris, il est enfermé dans un hôpital psychiatrique. Cet asile semble être le dernier rempart pour un sain d’esprit dans un monde broyé par le régime soviétique.

Le mystérieux W. et sa clique diabolique viennent alors semer le désordre dans tout Moscou. Dans leur périple, il libère la flamboyante Marguerite, une femme puissante et dévouée aux autres qui n’a qu’une seule volonté retrouver son grand amour, le Maître…

Ce récit flamboyant et transgressif mêle des ressorts comiques et une profonde poésie. J’ai été profondément marquée par cette oeuvre complexe aux références multiples qui nous plonge dans l’intimité de la vie de son auteur, Mikhaïl Boulgakov.

J’ai lu ce livre dans le cadre de la lecture commune organisée par @antastasialit . Je ne peux que vous recommander son travail qui nous permet d’éclairer profondément cette oeuvre.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Citations :

« L’amour a surgi devant nous comme un assassin peut surgir de sous la terre dans une ruelle et il nous a frappés tous les deux. Comme on peut être frappé par la foudre, comme on peut être frappé par un poignard ! Après, cela dit, elle m’a affirmé que ce n’était pas comme ça, que ça faisait longtemps que nous nous aimions, sans nous connaître, sans nous être jamais vus, et qu’elle vivait avec un autre homme… ».

« Celui qui a erré dans ces brouillards, qui a beaucoup souffert avant de mourir, qui a volé au-dessus de la terre, portant un poids insupportable, il ne le sait que trop. Il le sait, l’homme qui est épuisé. C’est sans regret qu’il quitte les brouillards de la terre, ses petits marécages et ses rivières, et qu’il se livre, le coeur léger, dans les bras de la mort, sachant qu’elle est la seule qui… »

L’Education sentimentale – Gustave Flaubert (1869)

Et si nous évoquions la plume flamboyante de Gustave Flaubert ?

Dans ce volume, Gustave Flaubert revient sur le parcours sentimental de Frédéric. Ce jeune homme porte un amour démesuré et intense pour Madame Arnoux. Véritable madone, cette femme mariée inaccessible et mystérieuse ne cesse de le fasciner.

Lorsque Frédéric l’aperçoit pour la première fois sur le ponton d’un navire, il est foudroyé par cette rencontre. Installé à Paris pour ses études, il cherche désespérément à la revoir et finit par devenir ami avec son mari, Monsieur Arnoux. Ce marchand d’art incarne les vicissitudes de la petite bourgeoisie entre affaires douteuses et infidélités.

Grâce à cette relation avec son époux, il se lit durablement à la famille. Pourtant, l’impossibilité de sa relation avec Madame Arnoux vient essouffler cet amour de jeunesse. De nouvelles rencontres féminines arriveront-elles à briser une relation fantasmée ?

Double masculin de Madame Bovary, Frédéric par sa candeur romantique nous transporte dans sa relation avec la figure angélique et vertueuse de Madame Arnoux. Porté par une plume aussi éblouissante que moderne, ce roman nous expose, à travers le regard de Frédéric, un amour romantique mais aussi les basculements politiques de toute une époque.

Je vous invite à dévorer ce grand classique de la littérature d’une beauté incandescente.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« Jamais il n’avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse des doigts que la lumière traversait. il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une chose extraordinaire. Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu’elles avait portées, les gens qu’elle fréquentait ; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n’avait pas de limites »

« Elle ressemblait aux femmes des livres romantiques. Il n’aurait voulu rien ajouter, rien retrancher à sa personne. L’univers venait tout à coup de s’élargir. Elle était le point lumineux où l’ensemble des choses convergeait ; – et, bercé par le mouvement de la voiture, les paupières à demi closes, le regard dans les nuages, il s’abandonnait à une joie rêveuse et infinie »

Jane Eyre – Charlotte Brontë (1847)

Et si nous parlions d’un classique incontournable ?

Dans ce roman initiatique, Charlotte Brontë nous raconte la vie de Jane Eyre, une femme aussi docile qu’indomptable.

Enfant recueillie par sa tante, Jane a depuis toujours été maltraitée. Méprisée, elle n’a jamais réussi à trouver auprès d’elle l’affection maternelle. Brutalisée par ses cousins, Jane n’a qu’une seule idée en tête : fuir cette famille qui l’a rejetée.

Envoyée dans le pensionnat de Lowood, elle connaît entourée d’autres orphelines une vie rude faite de privations. Malgré cette éducation rigide et religieuse, elle éprouve les premiers élans de l’amitié. A la fin de ses études, Jane intègre le manoir de Thornfiled où elle devient préceptrice auprès d’Adèle, une jeune fille gaie et affectueuse. Edouard Rochester, le propriétaire de ce domaine bourgeois est un homme sombre, charismatique et magnétique. Leur rencontre viendra bouleverser la vie de Jane.

Pour construire son récit, Charlotte Brontë a puisé dans des aspects personnels de sa vie. Cette intimité donne d’autant plus de force au personnage de Jane, une femme pleine de paradoxes. La force de caractère, l’intelligence et la douceur de Jane Eyre font d’elle un des personnages les plus emblématiques de ma vie de lectrice. Grâce à la plume magnifique de Charlotte Brontë, j’ai partagé à l’unisson les sentiments de Jane ainsi que son attirance pour l’indécelable et fascinant Edouard Rochester. La passion qui les unit transcende tout le roman.

J’ai été complètement transportée par ce classique aux connotations lyriques dont on se délecte à chaque page.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« Je puis vivre seule, si le respect de moi-même et les circonstances m’y obligent; je ne veux pas vendre mon âme pour acheter le bonheur ».

« Je ne suis pas un oiseau, je ne suis prise en aucun filet ; je suis un être humain, libre, avec une volonté indépendante, qui se manifeste dans ma décision de vous quitter »

« Il me semble avoir là, à gauche, quelque part sous les côtes, un lien étroitement et inextricablement noué à un lien identique qui part d’un même point de votre petite personne ».

Graziella – Alphonse de Lamartine (1849)

Et si nous abordions un étincelant joyaux poétique ?

Avec Graziella, Alphonse de Lamartine choisit de mettre en lumière l’éclosion d’un sentiment amoureux dans un décor italien envoûtant.

Le narrateur, un jeune homme de vingt-ans est envoyé par sa famille en Italie. Ce voyage initiatique et culturel débute à Florence et se poursuit jusqu’à Naples. Accompagné de son ami et acolyte, Aymon de Virieu, le jeune homme rencontre un modeste pêcheur, Andrea, et son petit fils. Envoûtés par leur mode de vie au plus proche de la nature, ils décident d’embarquer avec eux et de s’imprégner du métier de pêcheur.

A la suite d’une terrible tempête, ils dérivent jusqu’à l’île de Procida et rencontrent pour la première fois, la bouleversante et majestueuse, Graziella. D’une beauté à la fois sauvage et pure, elle éveille chez le narrateur un profond attachement…

Dans ce court récit aux accents mélancoliques, Alphonse de Lamartine nous propose de contempler avec lui l’Italie. J’ai été ensorcelée par ce roman d’une grande poésie porté par une plume de toute beauté.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« La preuve que la liberté est l’idéal divin de l’homme, c’est qu’elle est le premier rêve de la jeunesse, et qu’elle ne s’évanouit dans notre âme que quand le coeur se flétrit et que l’esprit s’avilit ou se décourage ».

« C’était la côte dentelée et à pic de la charmante île d’Ischia, que je devais tant habiter et tant aimer plus tard. Elle m’apparaissait, pour la première fois, nageant dans la lumière, sortant de la mer, se perdant dans le bleu du ciel, et éclose comme d’un rêve de poète le léger sommeil d’une nuit d’été… »

« L’amour vrai est le fruit mûr de la vie. À dix-huit ans, on ne le connaît pas, on l’imagine. Dans la nature végétale, quand le fruit vient, les feuilles tombent ; il en est peut-être ainsi dans la nature humaine. Je l’ai souvent pensé depuis que j’ai compté des cheveux blanchissants sur ma tête. Je me suis reproché de n’avoir pas connu alors le prix de cette fleur d’amour. Je n’étais que vanité. La vanité est le plus sot et le plus cruel des vices, car elle fait rougir du bonheur ! »

La Conquête de Plassans – Emile Zola (1874)

Et si nous plongions dans un des tomes méconnus de la série des Rougon-Macquart ?

Ce quatrième volume du cycle des Rougon-Macquart, nous transporte à nouveau à Plassans, petite ville du Sud de la France, imaginée par Emile Zola.

A Plassans, Marthe et François Mouret mènent une vie calme et harmonieuse avec leurs trois enfants. L’abbé Faugas s’installe avec sa mère à leur domicile. Les nouveaux locataires à la fois sévères et sombres viennent bouleverser l’équilibre familiale.

Fascinée par l’abbé, Marthe tisse une relation avec lui mélant dévotion religieuse et passion dévorante. Installés dans une chambre à l’étage, ils semblent tout d’abord invisibles mais leur austérité ensevelit peu à peu toute la famille. Entre ambition, pouvoir et manipulation, l’abbé Faugas parvient peu à peu à conquérir la ville.

Un roman riche avec une intrigue travaillée qui mêle avec justesse lutte politique et religieuse. Je suis restée transportée par cette oeuvre qui parvient avec brio à mélanger le feu des passions et l’austérité de la soutane. Un roman méconnu de la série que je vous invite vivement à découvrir !

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Citations :

« Il semblait qu’au fond de l’oeil, d’un gris morne d’ordinaire, une flamme passât brusquement, comme ces lampes qu’on promène derrière les façades endormies des maisons ».

« Marthe, plus mince, les joues rosées, les yeux superbes, ardents et noirs, eut alors pendant quelques mois une beauté singulière. La face rayonnait ; une dépense extraordinaire de vie sortait de tout son être, l’enveloppait d’une vibration chaude. Il semblait que sa jeunesse oubliée brûlât en elle, à quarante ans, avec une splendeur d’incendie »

Rebecca – Daphné du Maurier (1938)

Et si nous partions à la rencontre du fantôme de Rebecca ?

Dans le Sud de la France, une jeune femme timide, discrète et presque insignifiante fait la connaissance de Maxim De Winter, un aristocrate influant. Sa prestance la charme immédiatement. Maxim est propriétaire du somptueux domaine de Manderley. Il vit seul depuis le décès de sa femme Rebecca. A la plus grande surprise de la jeune femme, Maxim la courtise jusqu’à lui demander sa main.

Lors de son installation à Manderley, la nouvelle Madame de Winter s’aperçoit, tétanisée, que le fantôme de la défunte Rebecca plane toujours sur le domaine.

Tout dans la demeure est à l’image de Rebecca : les rhododendrons dans le jardin, le parfum des fleurs, les objets et les meubles minutieusement choisis par la défunte ou la sélection des menus. Le souvenir de Rebecca hante la maison et les domestiques. L’inquiétante Mrs Danvers, la femme de chambre, ressuscite chaque jour sa mémoire.

Comment la nouvelle Madame de Winter parviendra-t-elle à trouver sa place ?

Véritable coup de coeur pour ce roman fascinant qui ensorcelle le lecteur. La plume de Daphné du Maurier conjugue avec un immense talent la finesse des descriptions, la complexité des personnages et une trame narrative envoûtante jusqu’à la dernière ligne.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« Si seulement on pouvait inventer quelque chose, dis-je vivement, qui conserve un souvenir dans un flacon, comme un parfum, et qui ne s’évapore, ne s’affadisse jamais. Quand on en aurait envie, on pourrait déboucher le flacon et on revivrait l’instant passée« 

« L’avenir s’étendait devant nous, inconnu, invisible, autre peut-être que ce que nous désirions, que ce que nous prévoyions. Mais cet instant était assuré, on ne pouvait pas y toucher »

Anaïs Nin sur la mer des mensonges – Léonie Bischoff (2020)

Et si nous découvrions la vie d’Anaïs Nin ?

Avec ce somptueux roman graphique, nous sommes transportés au coeur de la vie et de l’oeuvre d’Anaïs Nin. Entre son parcours d’écrivain et ses explorations sensuelles, cette rencontre avec Anaïs Nin est à la fois fascinante et bouleversante.

Sa quête d’indépendance ne connaît pas de limite, elle veut devenir écrivain et tient depuis l’enfance un journal, devenu double d’elle-même. Ses écrits lui permettent d’explorer les profondeurs de son âme.

Au-delà de l’indépendance de son esprit, nous découvrons celle de son corps. Anaïs Nin a choisi une voie à l’opposé d’une vie d’épouse conformiste et entretient une relation adultère avec Henry Miller. Cette liaison captivante, source d’inspiration mutuelle, offre une nouvelle approche de l’oeuvre des deux écrivains. Cette bande dessinée explore également sa vie sexuelle sulfureuse et profondément dérangeante.

Ce roman graphique met en lumière l’âme artistique et créative d’Anaïs Nin mais aussi ses désirs inavouables et sombres

Porté par des planches poétiques et sublimes, ce roman graphique est un vrai coup de coeur !

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citation :

« Chaque homme à qui j’ai fait lire mes textes a tenté de changer mon écriture. Ecrire comme un homme ne m’intéresse pas. Je veux écrire comme une femme. Je dois plonger loin de la rive pour trouver les mots…sous la mer des mensonges »

Marie-Antoinette – Stefan Zweig (1932)

Et si nous parlions d’une biographie ?

Stefan Zweig dans cette biographique nous offre une rencontre éblouissante avec Marie-Antoinette.

D’une nature ordinaire, Marie Antoinette a vécu à l’image de tant d’autres reines et princesses de son temps. Frivole, inconsistance et enjouée, Marie-Antoinette n’a rien de remarquable et évolue à la cour dans toute l’opulence que lui offre son titre. Et pourtant, le poids de l’histoire en marche a fait de Marie-Antoinette une figure inoubliable.

Jeune reine, elle fait face à l’impuissance de Louis XVI et va combler sa frustration dans les fêtes et les distractions diverses. Faisant du petit Trianon son nouveau royaume, elle vit couper du monde entre ses bijoux, ses tenues d’exception et un luxe indescriptible.

Au fil du temps, elle doit faire face à des ennemis de plus en plus nombreux. Soumise à des critiques acerbes, Marie-Antoinette devient pourtant au fil de son règne une mère et une femme forte.

Nous découvrons également, à travers les correspondances cachées, la passion amoureuse qu’elle entretenait avec le comte Axel de Fersen. Dans les pires moments de son règne face à la révolution qui gronde, le comte Axel de Fersen restera à ses côtés. Malgré l’étau qui se resserre autour d’elle, Marie-Antoinette déploie toute sa dignité et son courage jusqu’à son dernier souffle…

Dans cette biographie travaillée à l’extrême, Stefan Zweig dépeint Marie-Antoinette dans toutes ses facettes. De la jeune princesse innocente à sa dignité sur l’échafaud, nous découvrons un destin hors du commun. Une analyse tant historique et psychologique qui m’a complètement transportée.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« Car l’idée de Révolution est très large et comporte toute une gamme de nuances, allant du plus haut idéalisme à la véritable brutalité, de la grandeur à la cruauté, du spiritualisme le plus subtil à la violence la plus grossière ; elle change et se transforme, parce qu’elle tient toujours sa couleur des hommes et des circonstances ».

« Séparées par des centaines de lieues, invisibles et inaccessibles l’une à l’autre, leurs âmes au même moment communient dans un même désir ; dans l’espace insaisissable, au-delà du temps, leurs pensées se rencontrent comme les lèvres dans le baiser ».

Le Journal d’une femme de chambre – Octave Mirbeau (1900)

Et si nous parcourions le journal d’une femme de chambre ?

Avec ce roman devenu classique de la littérature française, Octave Mirbeau donne la parole à Célestine, une modeste femme de chambre.

Dans son journal Célestine retrace les différentes places qu’elle a occupé au sein des maisons de la haute bourgeoisie parisienne. Désormais Célestine a quitté Paris et a trouvé un emploi comme femme de chambre au Mesnil-Roy, en Normandie. Loin de la bourgeoisie opulente, la famille Lanlaire a néanmoins une certaine renommée dans cette petite ville de province.

Dès son arrivée, Célestine est confrontée au regard libidineux du mari mais surtout à la dureté et la rigidité de sa femme. La maîtresse de maison, intraitable, l’accable de tâches.

Célestine fera aussi la connaissance de Joseph, le jardinier de la maison. Antisémite et froid, Célestine craint cet homme énigmatique puis noue une relation curieuse et forte avec lui.

Dissimulée derrière ses fonctions, Célestine est un être transparent à disposition de ses maîtres. Et pourtant, derrière cette condition servile la femme de chambre a accès aux plus lourds secrets et aux fétichismes de ces grands bourgeois. Dans son journal Célestine met à nu la haute bourgeoisie et nous offre des portraits savoureux.

Octave Mirbeau utilise le prisme de cette domestique pour dresser un portrait acerbe et sans concession des moeurs et des vices de son époque.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« Ce n’est pas de ma faute si les âmes, dont on arrache les voiles et qu’on montre à nu, exhalent une si forte odeur de pourriture ».

« Naturellement, ce sont toujours ceux qui n’ont rien qui sont le plus volés et volés par ceux qui ont tout… »

Pour aller plus loin :

https://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps/actualite-doctave-mirbeau