Et si nous poursuivons notre quête de l’oeuvre de Zola ?
Dans ce onzième volume de la série des Rougon-Macquart, nous retrouvons Octave Mouret devenu maître des grands magasins.
Octave a su par des procédés commerciaux modernes permettre l’essor exponentiel de son magasin face aux petits commerçants. Denise, une modeste orpheline normande, s’installe à Paris avec ses deux jeunes frères. Elle va intégrer le grand magasin comme vendeuse. Tout d’abord invisible et soumise aux regards méprisants des autres vendeuses, elle a des difficultés à s’intégrer à cette grande machine. Octave va commencer à s’éprendre de cette jeune femme candide et d’une grande dignité. Jusqu’où cette passion va-t-il le conduire ?
A travers le destin de ce grand magasin, Emile Zola dresse le portrait d’un monstre tantaculaire implacable. Au-delà de retracer toute une époque, Zola parvient comme toujours à façonner une galerie de personnages. Si ce n’est pas mon préféré de la série, je ne peux que saluer le travail précurseur de Zola.
Ma note :
Citations :
« C’était vrai, elle adorait Mouret pour sa jeunesse et ses triomphes, jamais un homme ne l’avait ainsi prise toute entière, dans un frisson de sa chair et de son orgueil ; mais, à la pensée de le perdre, elle entendait aussi sonner le glas de la quarantaine, elle se demandait avec terreur comment remplacer ce grand amour ».
« Mouret avait inventé cette mécanique à écraser le monde, dont le fonctionnement brutal l’indignait ; il avait semé le quartier de ruines, dépouillé les uns, tué les autres ; et elle l’aimait quand même pour la grandeur de son oeuvre, elle l’aimait davantage à chacun des excès de son pouvoir, malgré le flot de larmes qui la soulevait, devant la misère sacrée des vaincus ».
« La soirée coula triste et lente, animée uniquement par les pas de l’oncle, qui se promenait d’un bout à l’autre de la boutique vide. Un seul bec de gaz brûlait, l’ombre du plafond bas tombait à larges pelletées, comme la terre noire d’une fosse ».