Madame Hayat – Ahmet Altan (2021)

Et nous vivions avec un étudiant partagé entre deux femmes ?

Issu d’un milieu bourgeois, Fazil a dû s’acclimater à des conditions de vie beaucoup plus modestes suite au décès de son père. Devenu boursier, il doit pour poursuivre ses études de lettres vivre dans une pension. Il évolue dans une ville de plus en plus menaçante, les tensions montent et les espaces de liberté se restreignent.

Dans cette atmosphère asphyxiante, Fazil devient figurant dans une émission de télévision pour gagner un peu d’argent. Lors du tournage, il fait la rencontre de Madame Hayat. Beaucoup plus vieille que lui, sa présence et son charisme le fascinent instantanément. Il est comme emporté par un désir incommensurable. Parallèlement, il fait la connaissance de la jeune et jolie Sila, tout en grâce, elle partage avec lui son amour pour la littérature. Fazil arrive-t-il à choisir entre ces deux femmes à l’opposé l’une de l’autre ?

Un récit qui nous emporte vers l’époustouflante Madame Hayat dans une ambiance sombre et poétique. Au-delà de ce portrait fascinant, Ahmet Altan a écrit ce récit lors de sa détention et livre un portrait bouleversant de la Turquie. Je ne peux que vous recommander cette ode à la liberté emprunte de sensualité.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Citations :

« La vie ne sert à rien d’autre qu’à être vécue. La stupidité, c’est d’économiser sur l’existence, en repoussant les plaisirs au lendemain, comme les avares. Car la vie ne s’économise… Si tu ne la dépenses pas, elle le fera d’elle-même, et elle s’épuisera ».

« J’ignorais alors qu’entrer dans la vie de quelqu’un, c’était pénétrer dans un labyrinthe souterrain, un lieu hanté de magie dont on ne pouvait sortir identique à la personne qu’on était avant de s’y engouffrer. Je croyais encore en la possibilité de traverser l’existence comme un personnage de roman, envoûté peut-être, mais certain de pouvoir sortir du cercle de mes émotions dès que l’envie m’en prendrait »

« La littérature est un télescope braqué sur les immensités de l’âme humaine ».

« Madame Hayat était libre. Sans compromis ni révolte. Libre seulement par désintérêt, par quiétude, et à chacun de nos frôlements, sa liberté devenait la mienne »

Baumgartner – Paul Auster (2024)

Et si nous apprenions à survivre à la perte ?

Professeur de philosophie Sy Baumgartner a perdu sa femme Anna, il y a neuf ans. La présence de l’être aimée plane toujours dans leur appartement. S’il a perdu sa moitié, il continue à avancer imperceptiblement et ne cesse de la faire revivre.

Désormais âgé de soixante-dix ans, il plonge dans ses souvenirs et sa solitude pour révéler l’immense coup de foudre qu’il a éprouvé pour Anna. Traductrice, poétesse, il l’a profondément admirée et a partagé avec elle un mariage heureux. Il revient sur cet amour qui a marqué son existence. Parviendra-t-il à survivre à cette perte ?

D’une grande sensibilité, ce portrait de Sy Baumgartner fait écho à la vie de l’auteur et nous renvoie à nos propres rapports au deuil et à la vieillesse. Dernière oeuvre lumineuse de Paul Auster, ce récit tendre et mélancolique sur notre rapport à la mémoire résonne aujourd’hui encore davantage.

Ma note

Note : 5 sur 5.

Citations

« Comment cela se produit, elle n’en a pas la moindre idée, pas plus qu’elle ne comprend comment elle peut lui parler en ce moment, mais la seule chose qu’elle sait, c’est que vivants et morts sont reliés, et qu’une relation profonde comme la leur peut se poursuivre même dans la mort, car si l’un meurt avant l’autre, le survivant peut garder l’autre en vie dans une sorte de limbe temporaire entre la vie et la non-vie, mais quand le vivant meurt aussi c’est la fin, et la conscience du mort s’éteint à jamais ».

« Une personne n’a pas de vie sans relation à d’autres, et si on a la chance d’avoir une relation profonde avec une autre personne, si profonde que l’autre est aussi important à tes yeux que tu ne l’es à toi-même, alors la vie devient plus que possible, elle devient bonne ».

Ida-Elisabeth – Sigrid Undset (1932)

Et si nous découvrions les multiples vies d’Ida-Elisabeth ?

Toute sa vie, Ida-Elisabeth a oscillé entre sa liberté et ses devoirs envers sa famille.

Dès son plus jeune âge, Ida-Elisabeth a été poussée par une naïveté de jeunesse à consommer son union avec Frithjof qu’elle connait depuis son enfance. La force de ces circonstances a conduit la jeune Isa-Elisabeth à s’unir avec un homme oisif, immature et apathique. De ce mariage, deux enfants ont vu le jour, Charly et Solvi.

La déflagration de cette maternité va insuffler une profonde transformation chez Ida-Elisabeth. Devenue mère, ses enfants auront une place centrale dans son existence et elle commence peu à peu à remettre en question la place inexistante de son conjoint dans sa vie. Devenue le pilier de son couple et plus largement de sa belle-famille, sa force indéniable restera-t-elle toujours tournée vers les autres ?

Dans ce roman à l’écriture limpide, nous suivons avec délice le parcours de cette femme incroyable qui ne cesse d’interroger notre rapport à la maternité, à nos vies de femmes et d’amantes. Un livre qui m’a profondément marquée par la force de son propos mais aussi par sa modernité.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Victoire la Rouge – Georges de Peyrebrune (1884)

Et si nous dressions le portrait d’une paysanne au XIXème siècle ?

Marie-Eugénie-Victoire est une orpheline malheureuse. Fille sans condition, elle est élevée dans un hospice. De modestes fermiers, Les Jameau, vont recueillir Victoire comme servante pour s’occuper de leurs bêtes. Son physique ingrat, sa chevelure rousse et son animalité sont rapidement moqués par les villageois et elle est nommée « La Rouge ».

Nous suivons son éveil à la sensualité jusqu’à son accès à la pensée. Malgré son élévation progressive, elle subit à répétition sa condition de femme sans éducation et devient une proie face à la puissance masculine. Jusqu’où ces violences cycliques implacables la conduiront-t-elle ?

Dans une misère terrible, nous découvrons le destin tragique de Victoire La Rouge. Dans un style vif et envoûtant, Georges de Peyrebrune dresse le portrait d’une femme invisible. J’ai lu ce roman en retenant mon souffle et j’ai été conquise par le rythme et la force du personnage de Victoire. Je vous encourage à découvrir l’œuvre de cette autrice méconnue.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Citations :

« Mais sa sensualité de bête échauffée la faisait se livrer, malgré sa volonté, peut-être avec le grognement heureux d’un appétit robuste enfin satisfait »

« De la pitié ! Qui donc en avait jamais eu pour elle ? Et savait-elle même ce que c’était ?
Elle devenait farouche comme un animal sauvage et traqué. Ses regards en dessous luisaient de douleur et de haine. Une révolte la tenait sans qu’elle sût contre qui l’avait faite si misérable et abandonnée, avec des appétits de brute, qu’elle se gardait cependant d’assouvir, et qui, pour une fois qu’elle s’y abandonnait, sans savoir encore, la jetait à la honte, la livrait aux injures, la chassait hors des foyers honnêtes où son ventre maudit portait le déshonneur ».

Belle du seigneur – Albert Cohen (1968)

Et nous partagions une prouesse romanesque ?

Tragédie amoureuse, Belle du seigneur nous emporte dans les méandres d’une histoire d’amour passionnée.

Quand Solal rencontre Ariane la force de l’attraction est indéniable. Pourtant Ariane est mariée à Adrien Deume, personnage arriviste et oisif prêt à tout pour réussir. Quand son employeur Solal pose son regard sur Adrien, il ne saisit pas que c’est sa femme qu’il convoite. Lumineuse Ariane, elle est tournoyante de beauté. Plus ténébreux et sombre, Solal est beaucoup plus énigmatique mais il est bien décidé à se lancer dans cette conquête amoureuse.

Pourtant leur passion ne sera pas éternelle, elle doit faire face à l’usure du quotidien et à l’ennui. Ariane et Solal n’auront de cesse de créer des artifices pour préserver une conception fantasmée de l’amour. Jusqu’où iront-ils pour sauver cet absolu amoureux ?

Au-delà de nous interroger sur nos conceptions des rapports passionnés, Albert Cohen jette un regard cynique sur la bureaucratie de la Société des Nations. Si la longueur de cette œuvre peut vous faire peur, ce roman est immensément riche. Il parvient à nous faire sourire mais également à susciter de profonds bouleversements dans nos réflexions.

Un immense classique de la littérature qui me laissera une marque indélébile.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Citations :

« Descendu de cheval, il allait le long des noisetiers et des églantiers, suivi des deux chevaux que le valet d’écurie tenait par les rênes, allait dans les craquements du silence, torse nu sous le soleil de midi, allait et souriait, étrange et princier, sûr d’une victoire. A deux reprises, hier et avant-hier, il avait été lâche et il n’avait pas osé. Aujourd’hui, en ce premier jour de mai, il oserait et elle l’aimerait ».

« Aimé, hier soir je lisais un livre et soudain je me suis aperçue que je ne comprenais rien et que je pensais à vous »

Les raisins de la colère – John Steinbeck (1939)

Et si nous parlions d’un chef-oeuvre humaniste ?

Avec les raisons de la colère, John Steinbeck nous transporte dans une épopée familiale émouvante et criante d’humanité.

Tout juste sorti de prison, Joah rejoint sa famille sur les modestes terres de l’Oklahoma. A son arrivée, il découvre que ses proches s’apprêtent à partir. Face à l’industrialisation croissante de l’Amérique, ils doivent quitter leurs terres agricoles pour l’ouest des Etats-Unis. Ils rêvent de la Californie, de terres libres et ensoleillées où l’ensemble de la famille pourra cultiver des fruits, trouver du travail et de la nourriture.

Pourtant cette traversée américaine sera rude et semée d’embuches. Si la Californie a un parfum d’Eldorado, la route est longue et les promesses de l’ouest incertaines. De route en route, la famille Joad rencontre d’autres fermiers contraints également à l’exil. Face à des conditions atroces, les gestes d’entraide et l’espoir demeurent. Cependant confrontés à l’injustice de leurs conditions la colère gronde. Jusqu’où les conduira ce périple ?

Monument de la littérature américaine, ce roman retraçant la Grande Dépression qui a frappé les Etats-Unis est à mettre entre toutes les mains. Dans un style brut et réaliste, John Steinbeck parvient à nous plonger totalement au coeur de cette famille. J’ai partagé leur voyage et je suis profondément marquée par ce témoignage social bouleversant. Un coup de coeur que je ne peux que vous recommander.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« En route pour la Californie, ou ailleurs… Chacun de nous, tambour-major à la tête d’un régiment de peines, de douleurs, marchant le coeur plein d’amertume. Et un jour, toutes les armées des coeurs amers marcheront toutes dans le même sens. Et elles iront toutes ensemble et répandront une terreur mortelle ».

« Si vous qui possédez les choses dont les autres manquent, si vous pouviez comprendre cela, vous pourriez peut-être échapper à votre destin. Si vous pouviez séparer les causes des effets, si vous pouviez savoir que Paine, Marx, Jefferson, Lénine furent des effets, non des causes, vous pourriez survivre. Mais cela vous ne pouvez pas le savoir. Car le fait de posséder vous congèle pour toujours en « Je » et vous sépare toujours du « Nous » »

Nana – Emile Zola (1880)

Et si nous nous rapprochions d’un mythe féminin ?

Personnage emblématique de l’oeuvre de Zola, Nana la fille de Gervaise est l’une des courtisanes les plus célèbres de la littérature.

La jeune Nana peine à élever son fils Louis et doit user de son corps pour subvenir à ses besoins. Peu à peu, sa beauté et sa sensualité lui permettent d’accéder à la réussite. Les portes du théâtre s’ouvrent face à son charisme, elle devient Vénus et se mue en actrice.

Ses charmes indéniables lui donnent accès à une ascension tant convoitée. Elle utilise son pouvoir implacable sur les hommes pour asseoir sa domination. Pourtant, comme une ombre le déclin rode autour d’elle, un élan amoureux inéluctable va précipiter sa perte. Nana cédera-t-elle à la passion alors que son goût du luxe ne cesse de croitre ?

Emile Zola nous offre un portrait de femme fascinant. Récit d’une émancipation féminine d’une grande modernité, j’ai aimé suivre le parcours flamboyant de Nana jusqu’à la dernière ligne. Une des oeuvres les plus marquantes de la série des Rougon-Macquart que je vous recommande les yeux fermés.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« Alors, Nana devint une femme chic, rentière de la bêtise et de l’ordure des mâles, marquise des hauts trottoirs »

« C’était comme la cuisson d’une blessure ancienne, non plus ce désir aveugle et immédiat, s’accommodant de tout, mais une passion jalouse de cette femme, un besoin d’elle seule, de ses cheveux, de sa bouche, de son corps qui le hantaient. Lorsqu’il se rappelait le son de sa voix, un frisson courait ses membres. Il la désirait avec des exigences d’avare et d’infinies délicatesses »

« C’étaient des souplesses de couleuvre, un déshabillé savant, comme involontaire, exquis d’élégance, une distinction nerveuse de chatte de race, une aristocratie du vice, superbe, révoltée, mettant le pied sur Paris, en maîtresse toute-puissante »

Les Hauts de Hurle-vent – Emily Brontë (1847)

Et si nous abordions le classique de la littérature anglaise ?

Le domaine des Hauts de Hurle-vent est niché au coeur de l’Angleterre. Dans ce décor fantomatique, un drame familial passionnel noue les membres de la famille Earnshaw depuis de nombreuses années.

Lorsque le nouveau locataire de Thurshcross Grange, propriété située à quelques kilomètres du domaine des Hauts de Hurle-vent, rencontre Heathcliff celui-ci ne lui inspire qu’une profonde animosité. En effet, le caractère froid et acerbe de Heathcliff ne suscite aucune confiance. Le locataire est néanmoins fasciné par les mystères qui planent autour de cet odieux personnage. Il va obtenir les confessions de Mrs Dean, la femme de chambre de la famille. Au fil de son récit, elle lève le voile sur les sombres secrets familiaux.

Heathcliff a été recueilli depuis sa jeunesse par Mr Earnshaw. Cet enfant adopté a noué une relation fusionnelle avec Catherine, la fille de Mr Earnshaw. Catherine se rapproche d’Edgar Linton, un jeune homme issu d’une excellente famille qui lui promet un mariage stable et apaisé. Heathcliff ne supporte pas de ne plus être le seul objet des attentions de la jeune femme. Jusqu’où le lien unique qui lie Catherine et Heathcliff les conduira-t-il ?

Un roman fascinant qui nous emporte à la rencontre de personnages sombres et envoûtants. La passion destructrice et obscure qui relie Catherine et Heathcliff ébranle viscéralement et ne peut laisser indifférent. Un roman sauvage qui explore la damnation de deux êtres et s’enrichit des profondeurs de l’âme humaine. J’ai eu un coup de coeur pour ce roman inclassable qui s’éloigne des codes de son époque !

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« J’aime le sol qu’il foule, l’air qu’il respire, et tout ce qu’il touche, et tout ce qu’il dit. J’aime tous ses regards, et tous ses gestes, je l’aime entièrement et complètement ». 

« Si tout le reste périssait et que lui demeurât, je continuerais d’exister; mais si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l’univers me deviendrait complètement étranger, je n’aurais plus l’air d’en faire partie »

Orgueil et préjugés – Jane Austen (1813)


Et si nous parlions d‘un monument de la littérature anglaise ?

Dans « Orgueil et préjugés » , Jane Austen dresse le portrait d’Elizabeth, une jeune anglaise vive, indépendante et spirituelle.

Madame Bennet, la mère d’Elizabeth n’a qu’un seul but marier ses cinq filles avec les meilleurs partis de la région. Elle recherche assidûment des prétendants issus de familles aisées pour assurer un avenir à ses filles.

Lorsqu’un gentleman, Monsieur Bingley s’installe à proximité de leur domaine, une véritable effervescence transporte toute la famille Bennet.

Si l’attirance entre Monsieur Bingley et Jane l’ainée des soeurs semble évidente, les rapports entre Elizabeth et Monsieur Darcy l’ami intime de Monsieur Bingley sont emprunts de froideur. La posture abrupte et méprisante de Monsieur Darcy jette une certaine animosité sur leurs relations.

L’arrivée d’un jeune militaire charismatique, Wickham, suscite aussi beaucoup d’émois auprès des jeunes filles Bennet.

Ces trois apparitions masculines successives laissent entrevoir la promesse de mariages réussis. Pourtant quand Monsieur Bingley retourne vivre à Londres, l’incertitude plane sur l’avenir de ses intrigues sentimentales.

Œuvre mythique de la littérature anglaise, Jane Austen parvient à traverser le temps et nous emporter gracieusement aux côtés des soeurs Bennet. Elle réussit à maintenir le lecteur dans l’effervescence de relations amoureuses tout en dressant un portrait caustique de la société anglaise. Une vraie réussite que je ne peux que vous recommander.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« Je lui aurais volontiers pardonné son orgueil s’il n’avait tant mortifié le mien »

« Vous êtes trop généreuse pour vous jouer de moi ; si vos sentiments sont encore ce qu’ils étaient au mois d’avril dernier, dites-le-moi franchement ; mes désirs, mes affections n’ont point changé, mais un mot de vous les forcera pour jamais au silence »

« La vanité et l’orgueil sont deux choses bien distinctes, bien que les mots soient souvent utilisés l’un pour l’autre. On peut être orgueilleux sans être vain. L’orgueil a trait davantage à l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes, la vanité à ce que nous voudrions que les autres pussent penser de nous »

Brothers – Yu Hua (2005)

Et si nous parlions d’une fresque éblouissante de la littérature chinoise ?

Dans ce roman dense, nous suivons avec émotion et promiscuité le destin de deux demi-frères dans une Chine en pleine mutation. 

Li Guangtou et Song Gang sont liés l’un à l’autre depuis leur enfance. Le mariage de leurs parents a créé entre eux une véritable fratrie. Face aux tragédies familiales, ils sont restés unis. A l’arrivée au pouvoir de Mao Zedong, leur père malgré son métier de professeur est rapidement perçu, en raison de sa famille, comme un propriétaire terrien. La nouvelle condition de leur père transforme le quotidien de cette famille modeste. 

Confrontés aux brimades et aux humiliations, leurs parents, modèles de courage et de droiture, gardent toute leur dignité et parviennent à guider leurs enfants.  

L’arrivée des deux frères dans l’âge adulte marque leurs premières divergences. Les bouleversements qui traversent le pays vont les conduire vers des chemins opposés. Parviendront-ils à rester unis ?  

Entre révolution culturelle et modernité, Yu Hua décrit avec intensité les changements profonds de la Chine durant ses quarante dernières années. A travers le regard de ses deux frères, les mutations de la Chine sont parfaitement retranscrites. Portée par un ton truculent mêlant humour et émotion, j’ai été emportée par cette fresque familiale qui offre un très beau panorama de la Chine. 

Ma note : 

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations : 

« Sois tranquille Maman : s’il ne me reste qu’un bol de riz, il sera pour Li Guantou, et s’il ne me reste qu’une chemise, elle sera pour lui aussi ».  

« ….les rires fusèrent: des gros rires, des rires discrets, des rires pointus, des rires perfides, des rires bêtes, des rires secs, des rires mouillés et des rires contraints. Quand la forêt est grande, on y trouve toutes sortes d’oiseaux: quand la foule est nombreuse, on y entend toutes sortes de rires ».