Et si nous choisissions un roman épistolaire ?
Dans ce roman superbement écrit, Constance de Salm interroge les affres de la passion et de la jalousie.
Une femme sensible et passionnée vit une relation intense et cachée avec un homme. Leur union est contraire à la volonté de l’oncle de ce jeune homme, le Prince de R*** qui s’est épris de la même femme. Lors d’une soirée, cette femme voit son amant s’échapper en charmante compagnie. Ce départ précipité en calèche auprès de Madame de B. fait naître les pires incertitudes.
Durant toute une nuit d’insomnie et une journée d’attente, cette femme est rongée par la jalousie et décide d’écrire à cet homme quarante-quatre lettres où elle partage ses émotions. Face à l’image obsédante de Madame de B., elle doute de leur amour. Cet égarement amoureux est retranscrit à la perfection et nous suivons les sentiments exacerbés de cette femme.
Un récit fiévreux qui nous enivre par son ton lyrique et la description des sentiments féminins. Je ne peux que vous recommander de découvrir une Constance de Salm malheureusement encore trop méconnue !
Ma note :
Citations :
« Avant que je te connusse, ma vie coulait comme un ruisseau toujours tranquille ; les arts, l’amitié embellissaient mes instants. Je jouissais des plaisirs de la société, du travail, de l’ivresse attachée à ses succès, des brillants avantages dont le sort a embelli mon existence ; je t’ai vu, et tout a disparu ; je t’ai vu, et ton image seule est restée là, devant mes yeux. »
« Ces caractères que je trace et que vous lirez me semblent un lien de votre âme à la mienne, et cette idée absorbe toutes les autres ».
« Et cette longue nuit qui nous séparait encore était pour moi une éternité de douleurs. Mais les premiers rayons du jour m’ont rendu quelque calme : il me semblait qu’ils éclairaient aussi mon âme ».