L’épreuve du premier roman a été réussie avec maîtrise par Leïla Slimani dans son ouvrage « Dans le Jardin de l’Ogre » publié en 2014.
J’ai tout simplement dévoré ce roman. Un roman sur une addiction, une dépendance sexuelle révélant un personnage aux multiples facettes…
Leïla Slimani nous offre le portrait d’une femme, avec toute sa finesse, et se confronte au sujet épineux de la nymphomanie chez la femme.
Adèle s’est mariée et a fait un magnifique enfant avec Richard, un homme responsable, médecin rassurant et protecteur, qui l’aime profondément. Pourtant sous cette façade de famille idéale se cache les pulsions dévorantes d’Adèle, son addiction sexuelle, qui l’enferme dans une solitude extrême.
Volonté d’une femme de combler le vide de son existence par cette frénésie de plaisir mais aussi une volonté de guérir de son addiction, en devenant une épouse respectable. Cependant sa maladie finit toujours par la rattraper de manière implacable.
Adèle semble dissociée, dans sa vie et dans son corps. Elle mène une double vie et manie avec virtuose le mensonge. Adèle sait-elle finalement qui elle est ? Dans cette recherche effrénée des hommes, dans cette quête éphémère de jouissance, Adèle se cherche sans jamais véritablement se trouver.
Leïla Slimani décrit avec une grande finesse un portrait de femme, sa douleur, sa solitude, ses blessures.
J’aime la plume de Leïla Slimani, je l’avais aimé dans son roman « Chanson Douce » auréolé du prix Goncourt en 2016. J’avais eu envie de découvrir ses premiers écrits et je n’ai pas été déçue, loin de là ! Sa plume est toujours aussi percutante et envoûte son lecteur.
Ma note :
Citations :
« Dans son amnésie flotte la rassurante sensation d’avoir existé mille fois à travers le désir des autres »
« Loin de Paris, dans la petite maison de province, elle renoncerait à ce qui selon elle la définit vraiment, à son être vrai. Celui-là même qui, parce qu’il est ignoré de tous, est son plus grand défi. En abandonnant cette part d’elle-même, elle ne sera plus que ce qu’ils voient. Une surface sans fond et sans revers. Un corps sans ombre »
« Adèle a fait un enfant pour la même raison qu’elle s’est mariée. Pour appartenir au monde et se protéger de toute différence avec les autres. En devenant épouse et mère, elle s’est nimbée d’une aura de respectabilité que personne ne peut lui enlever. Elle s’est construit un refuge pour les soirs d’angoisse et un repli confortable pour les jours de débauche »