Et si nous poursuivions une fresque familiale ?
Avec ce deuxième volume, Leïla Slimani nous propose de retrouver les personnages du « Pays des autres ». Nous n’avons pas oublié Mathilde, cette jeune française ayant quitté son Alsace natale par amour pour Amine.
Grâce à leur travail et leur ténacité, Amine et Mathilde ont créé une ferme prospère et florissante au Maroc. Au fil des années, ils ont façonné leur place au sein de la société en intégrant un milieu bourgeois élitiste.
Une dizaine d’années plus tard, leurs deux enfants ont grandi. Aïcha, s’est émancipée en partant faire ses études de médecine en Alsace. Resté au pays son frère Selim, s’il est performant en natation, semble se destiner à un avenir moins prometteur. L’amour va ébranler cette jeunesse et bouleverser leur avenir.
Leïla Slimani fait glisser son regard sur cette deuxième génération. Les enfants d’Amine et Mathilde ont pris leur envol et ont conquis leur liberté. Leïla Slimani ancre son récit intime sur des assises historiques puissantes entre le mouvement mai 68 ou la fragilité du pouvoir de Hassan II au Maroc.
Elle dresse le portrait d’une jeunesse en pleine mutation sexuelle et sociale et nous emporte vers des personnages féminins forts et incandescents ! Je reste profondément marquée par l’oeuvre de cette autrice incroyable.
Merci aux éditions Gallimard pour cet envoi et cette rencontre passionnante avec Leïla Slimani grâce à Babelio.
Ma note :
Citations :
« Non seulement il était amoureux d’elle, la femme qu’il connaissait, mais aussi de toutes celles qu’elle avait été et de toutes celles qu’elle deviendrait ».
« Tout aurait été tellement plus facile si les idéaux mouraient vraiment. Si le temps les faisait disparaître pour toujours et qu’ils ne trouvaient plus, en votre for intérieur, aucune attache. Mais les illusions restent là, tapies en vous, quelque part. Abîmées, flétries. Comme un remords ou une vieille blessure qui se réveille les soirs de mauvais temps »