Florida – Olivier Bourdeaut (2021)

Et si nous parlions de la vengeance d’une poupée ?

Après le succès retentissant de « En attendant Bojangles », Olivier Bourdeaut nous plonge dans un tout nouveau univers celui des paillettes et des podiums.

Elizabeth a seulement sept ans quand sa mère l’inscrit à son premier concours de beauté. Sa participation et son succès en robe de princesse signent la fin de son enfance. Après cette première réussite, sa mère, tendrement appelée par sa fille « la Reine mère » voue une obsession viscérale et maladive pour les concours et décide d’inscrire sa fille chaque semaine au concours de mini miss.

La mère d’Elizabeth pour parvenir à la première place du podium est prête à toutes les excentricités : faux-cils, paillettes, auto-bronzant ou chirurgie esthétique… Ainsi affublée, Elizabeth quitte son domicile sous le regard apathique de son père qu’elle surnomme, le Valet. Des années plus tard, devenue Florida, Elizabeth transformera son corps portée par une vengeance insatiable.

Ce roman brut et insolant parle d’un corps métamorphosé par la colère. Avec un ton féroce, Olivier Bourdeaut lève le voile avec justesse sur un monde artificiel et névrosé. Si les thématiques abordées sont fortes, je n’ai pas retrouvé la féérie de ma lecture avec « En attendant Bojangles ».

Merci aux éditions Folio pour cet envoi et à Babelio pour cette rencontre enrichissante avec Olivier Bourdeaut !

Ma note :

Note : 2.5 sur 5.

Citations :

« Je le constaterai plus tard, un homme qui crie tout le temps est souvent un homme faible. Le silence est fort ».

« Ma mère s’emmerdait, elle m’a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s’est vengée »

Jane Eyre – Charlotte Brontë (1847)

Et si nous parlions d’un classique incontournable ?

Dans ce roman initiatique, Charlotte Brontë nous raconte la vie de Jane Eyre, une femme aussi docile qu’indomptable.

Enfant recueillie par sa tante, Jane a depuis toujours été maltraitée. Méprisée, elle n’a jamais réussi à trouver auprès d’elle l’affection maternelle. Brutalisée par ses cousins, Jane n’a qu’une seule idée en tête : fuir cette famille qui l’a rejetée.

Envoyée dans le pensionnat de Lowood, elle connaît entourée d’autres orphelines une vie rude faite de privations. Malgré cette éducation rigide et religieuse, elle éprouve les premiers élans de l’amitié. A la fin de ses études, Jane intègre le manoir de Thornfiled où elle devient préceptrice auprès d’Adèle, une jeune fille gaie et affectueuse. Edouard Rochester, le propriétaire de ce domaine bourgeois est un homme sombre, charismatique et magnétique. Leur rencontre viendra bouleverser la vie de Jane.

Pour construire son récit, Charlotte Brontë a puisé dans des aspects personnels de sa vie. Cette intimité donne d’autant plus de force au personnage de Jane, une femme pleine de paradoxes. La force de caractère, l’intelligence et la douceur de Jane Eyre font d’elle un des personnages les plus emblématiques de ma vie de lectrice. Grâce à la plume magnifique de Charlotte Brontë, j’ai partagé à l’unisson les sentiments de Jane ainsi que son attirance pour l’indécelable et fascinant Edouard Rochester. La passion qui les unit transcende tout le roman.

J’ai été complètement transportée par ce classique aux connotations lyriques dont on se délecte à chaque page.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« Je puis vivre seule, si le respect de moi-même et les circonstances m’y obligent; je ne veux pas vendre mon âme pour acheter le bonheur ».

« Je ne suis pas un oiseau, je ne suis prise en aucun filet ; je suis un être humain, libre, avec une volonté indépendante, qui se manifeste dans ma décision de vous quitter »

« Il me semble avoir là, à gauche, quelque part sous les côtes, un lien étroitement et inextricablement noué à un lien identique qui part d’un même point de votre petite personne ».

King Kong Théorie – Virginie Despentes (2006)

Et si nous parlions d’un essai coup de poing ?

Avec un style cru et sans concession, Virginie Despentes nous parle de sa vision de la femme dans la société.

Ce pamphlet aborde avec une écriture brute des thématiques brûlantes. Il porte un nouveau regard sur la conception du viol, de la pornographie ou de la prostitution dans notre société et promeut l’émancipation féminine.

Avec un récit viscéralement personnel, Virginie Despentes dépeint sa jeunesse dans les milieux punk et son parcours. Cette colère qui donne toute la force à ses mots, Virginie Despentes semble la porter en elle depuis son adolescence. Avec un cri de rage tonitruant, cet essai fait imploser les normes de la société.

Je n’ai peut-être pas totalement adhérée au ton provocateur et colérique de ce livre, mais je ne peux que vous recommander de vous faire votre propre avis au sujet de ce manifeste engagé, pilier des récits féministes.

Ma note :

Note : 3.5 sur 5.

Citations :

« J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf.« 

« L’idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée mais pas effacée, travaillant mais sans trop réussir pour ne pas écraser son homme, mince mais pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune sans se faire défigurer par les chirurgiens de l’esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches et les devoirs d’école, bonne maîtresse de maison mais pas bonniche traditionnelle« 

Marguerite – Jacky Durand (2017)

Et si nous découvrions une femme époustouflante ?

Avec ce roman au style limpide, Jacky Durand, nous touche au coeur avec des personnages forts et émouvants.

Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, Pierre le mari de Marguerite est mobilisé et quitte brutalement leur maison paisible de l’est de la France. Marguerite est contrainte d’affronter seule un monde devenu impitoyable. Entre privation et travail, elle s’approprie sa nouvelle solitude et apprend à devenir indépendante. Elle cultive son jardin et s’acclimate à des tâches masculines qu’elle ne pensait jamais réaliser.

Quand son regard croise celui d’un soldat allemand, elle rejette avec force l’humanité qui se dégage de cet homme. A mesure que leur rapport s’intensifie, toutes ses certitudes s’écroulent.

Si la trame narrative de ce roman reste traditionnelle, j’ai été facilement emportée par ce livre touchant qui dresse le portrait d’une femme libre, fière et émancipée !

Ma note :

Note : 3.5 sur 5.

Citation :

« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant. D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime. » Au bas de la page, André a écrit : « Mon rêve familier, de Paul Verlaine recopié par André pour Madame Marguerite ».

Indiana – George Sand (1832)

Et si nous faisions la rencontre d’Indiana ?

Dans ce premier roman, George Sand met en lumière Indiana, un personnage féminin qui connaît pour la première fois le feu d’une passion amoureuse.

Quand elle reviendra à cette oeuvre, elle déclarera : « J’ai écrit Indiana avec le sentiment non raisonné, mais profond et légitime, de l’injustice et de la barbarie des lois qui régissent encore l’existence de la femme dans le mariage, dans la famille et dans la société. »

Dans un château bourgeois et luxueux, Indiana connaît une existence triste et placide. Unie par un mariage sans amour avec le Colonel Delmar, Indiana se meurt à petit feu. Bien plus âgé qu’elle, le Colonel Delmar lui impose sa rigidité et se consume sous une jalousie rageuse.

Ralph Brown, cousin d’Indiana et ami de la famille, s’immisce naturellement au sein du couple. Depuis leur enfance, il a toujours été un protecteur et un confident pour Indiana. Renfermé et insipide, il fréquente quotidiennement le couple sans que le Colonel Delmar le perçoit comme un adverse.

Un soir, quand la famille est assise apathiquement autour du feu, le Colonel Delmar découvre un homme sur les terres de son domaine, Raymon de Ramière. Cette intrusion jette le trouble sur la maison et soulève la colère du Colonel Delmar. En secret, Raymon de Ramière entretient une liaison avec Noun la femme de chambre d’Indiana. Peu à peu, il va intégrer le château, son charisme commence à bouleverser Indiana qui connaît les premiers élans du coeur à son contact.

J’ai aimé la mise en avant des personnages féminins et notamment d’Indiana, les hommes de cette intrigue sont pour la plupart inconsistants, vils ou opportunistes. En façonnant le personnage d’Indiana autour de ces destinées masculines, George Sand parvient à décrire la condition féminine de son époque.

J’ai aimé l’écriture pure et ciselée de George Sand et son engagement même si ce récit ne m’a pas laissé une trace indélébile.

Ma note :

Note : 3 sur 5.

Citation :

« Leurs lèvres s’unirent ; et sans doute il y a dans un amour qui part du coeur une puissance plus soudaine que dans les ardeurs d’un désir éphémère : car ce baiser, sur le seuil d’une autre vie, résuma pour eux toutes les joies de celles-ci »

Un homme sans histoires – Nicolas Carreau (2022)

Et si nous parlions d’un premier roman rocambolesque ?

Nicolas Carreau nous propose de sortir de notre quotidien en partageant la quête initiatique d’un homme qui vient fracturer la banalité de son existence.

Henri Reille mène une vie millimétrée à Belprat, petite ville française. Toujours ponctuel, il quitte chaque matin sa femme superficielle, avec qui il partage une vie monotone, pour se rendre sur son lieu de travail. Il exerce avec application la profession d’expert comptable depuis de nombreuses années.

Les boutons de manchette légués par son grand-père, emblèmes d’une histoire de guerre poignante, sont ses uniques biens de valeur. Lorsqu’il découvre que son précieux héritage lui a été dérobé visiblement par l’amant de sa femme, Henri perd pour la première fois le contrôle de sa vie et toute considération raisonnable.

La quête de ses boutons de manchette va l’entrainer dans une aventure hors du commun et le mener à la rencontre de personnages fantasques et étourdissants. Devenu fugitif il va, à son corps défendant, quitter sa vie conformiste et partir en cavale de l’Amérique, à l’Argentine en passant par le Mexique !

Un premier roman aussi drôle que fluide où nous suivons avec intérêt cet anti-héros dans sa quête de fantasque. J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman d’aventures qui nous emporte facilement dans un univers décalé et loufoque.

Ma note :

Note : 3 sur 5.

Citations :

« Henri s’était souvent fait la réflexion que sa femme ferait une piètre héroïne de roman, tant elle était dénuée de l’ambiguïté qui fait la profondeur psychologique nécessaire à un bon personnage. Mais elle faisait l’affaire dans le tableau de sa vie et lui permettait d’afficher un statut parfaitement en règle avec les convenances »

« Le paysage ne ressemblait nullement à l’idée qu’il se faisait de l’Amérique du Sud, mais il en avait certes une image assez caricaturale. Il aurait donner cher pour voir ne serait-ce que l’Inter U de Belprat ».

La faute de l’abbé Mouret – Emile Zola (1875)

Et si nous continuons à parler de religion avec Emile Zola ?

Dans ce cinquième volume de la série des Rougon-Macquart, nous retrouvons Serge Mouret, le fils de François et Marthe Mouret, personnages emblématiques de « La Conquête des Plassans ».

Comme il s’y prédestinait dans « La Conquête des Plassans », Serge est devenu abbé et ne vit que par la religion. Reclus dans le village d’Artaud, il s’est accommodé à une vie ascétique. Pourtant sa rencontre avec Albine, une jeune fille sauvage, vient bouleverser sa dévotion religieuse.

Serge débute une relation sensuelle avec elle. A l’image d’Adam et Eve, ils vont évoluer ensemble dans le Paradou, un jardin magique où la nature a pris toute sa place. Serge sera tiraillé entre religion et désir.

A la différence des précédents volumes, j’ai ressenti la longueur de certaines descriptions. Malgré la présence du style de Zola et son regard critique porté sur la religion, je n’ai pas été totalement conquise par ce volume et par le traitement des personnages qui a manqué pour moi de contrastes.

Ma note :

Note : 3 sur 5.

Citations :

« Et le jardin entier s’abîma avec le couple, dans un dernier cri de passion. Les troncs se ployèrent comme sous un grand vent ; les herbes laissèrent échapper un sanglot d’ivresse ; les fleurs, évanouies, les lèvres ouvertes, exhalèrent leur âme ; le ciel lui-même, tout embrasé d’un coucher d’astre, eut des nuages immobiles, des nuages pâmés, d’où tombait un ravissement surhumain »

« Ah ! comme on devait être bien, morte, ayant une nuit sans fin devant soi, pour songer à la courte journée vécue, pour en fixer éternellement les joies fugitives »

Graziella – Alphonse de Lamartine (1849)

Et si nous abordions un étincelant joyaux poétique ?

Avec Graziella, Alphonse de Lamartine choisit de mettre en lumière l’éclosion d’un sentiment amoureux dans un décor italien envoûtant.

Le narrateur, un jeune homme de vingt-ans est envoyé par sa famille en Italie. Ce voyage initiatique et culturel débute à Florence et se poursuit jusqu’à Naples. Accompagné de son ami et acolyte, Aymon de Virieu, le jeune homme rencontre un modeste pêcheur, Andrea, et son petit fils. Envoûtés par leur mode de vie au plus proche de la nature, ils décident d’embarquer avec eux et de s’imprégner du métier de pêcheur.

A la suite d’une terrible tempête, ils dérivent jusqu’à l’île de Procida et rencontrent pour la première fois, la bouleversante et majestueuse, Graziella. D’une beauté à la fois sauvage et pure, elle éveille chez le narrateur un profond attachement…

Dans ce court récit aux accents mélancoliques, Alphonse de Lamartine nous propose de contempler avec lui l’Italie. J’ai été ensorcelée par ce roman d’une grande poésie porté par une plume de toute beauté.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« La preuve que la liberté est l’idéal divin de l’homme, c’est qu’elle est le premier rêve de la jeunesse, et qu’elle ne s’évanouit dans notre âme que quand le coeur se flétrit et que l’esprit s’avilit ou se décourage ».

« C’était la côte dentelée et à pic de la charmante île d’Ischia, que je devais tant habiter et tant aimer plus tard. Elle m’apparaissait, pour la première fois, nageant dans la lumière, sortant de la mer, se perdant dans le bleu du ciel, et éclose comme d’un rêve de poète le léger sommeil d’une nuit d’été… »

« L’amour vrai est le fruit mûr de la vie. À dix-huit ans, on ne le connaît pas, on l’imagine. Dans la nature végétale, quand le fruit vient, les feuilles tombent ; il en est peut-être ainsi dans la nature humaine. Je l’ai souvent pensé depuis que j’ai compté des cheveux blanchissants sur ma tête. Je me suis reproché de n’avoir pas connu alors le prix de cette fleur d’amour. Je n’étais que vanité. La vanité est le plus sot et le plus cruel des vices, car elle fait rougir du bonheur ! »

Manette Salomon – Edmond et Jules de Goncourt (1867)

Et si nous parlions d’art avec les frères Goncourt ?

Dans cette fresque étincelante, Edmond et Jules de Goncourt proposent un panorama artistique et humain où l’amour se mêle aux inspirations créatrices.

Anatole intègre un atelier parisien dans l’espoir de devenir peintre. Il rencontre plusieurs camarades partageant les mêmes ambitions. Coriolis décide de partir pour l’Orient afin d’étendre sa palette de couleurs et Granotelle est reçu au prestigieux concours de la Villa de Médicis à Rome.

A la différence de ses amis, Anatole reste à Paris et connaît une vie d’artiste où se mêle de nombreuses rencontres et paradoxalement des instants de solitude. Enlisé par le manque d’argent, Anatole est dans une pauvreté telle que sa situation devient alarmante.

Par un heureux hasard, il croise la route de Coriolis de retour à Paris depuis quelques semaines. Ces retrouvailles amorcent une nouvelle période de sa vie. Il se lie étroitement à lui et emménage naturellement dans son atelier. Coriolis choisit pour modèle, la jeune et discrète Manette Salomon. Ce modèle à la beauté renversante va intégrer l’atelier et bouleverser leurs vies d’artistes.

Ce livre dense et fastidieux dresse avec une grande réussite le milieux artistique de l’époque et parvient à créer des personnages aux caractères étoffés.

Ce roman présente des connotations clairement misogynes et antisémites qu’il faut contextualiser mais qui restent bien difficiles à concevoir à la lumière de notre époque. Malgré tout, je ne peux que saluer la plume remarquable des Frères Goncourt et la description circonstanciée d’un milieu artistique.

Ma note :

Note : 3 sur 5.

Citations :

« Et comme si, à cet instant de séparation et de camaraderie brisée, il voulait ressaisir son coeur dans le passé, Coriolis se mit à raconter à Anatole ce qui lui était arrivé là-bas, aux colonies, avec des paroles qui s’arrêtaient et s’attardaient aux choses, des mots d’où semblait tomber le souvenir un moment suspendu »

« Il vécu ainsi un mois, s’escamotant les jours à lui-même, trompant la vie, le temps, ses misères, la faim, avec de la fumée de cigarette, des ébauches de rêves, des bribes de cauchemar, les étourdissements du besoin et les paresses avachissantes du lit ».

L’ordre du jour – Eric Vuillard (2017)

Et si nous marchions sur les traces de notre histoire ?

Dans un récit d’une grande finesse, Eric Vuillard porte un nouveau regard sur les évènements historiques qui ont ébranlé la Seconde Guerre mondiale.

Le 20 février 1933, autour d’une même table, 24 industriels et banquiers se font face. Ces hommes de l’ombre, prestigieux industriels, ont contribué à façonner le pouvoir d’Hitler.

Ces hommes représentent de grandes entreprises comme Siemens, Bayer, Krupp ou encore Opel. Encore aujourd’hui nous les connaissons tous, Eric Vuillard relate leur enrichissement sur l’horreur des camps de concentration.

Ce court récit retrace également une série de rencontres entre 1933 et 1938 qui ont fait basculer toute l’Europe. Eric Vuillard décrit avec une grande précision des étapes clés de l’invasion autrichienne et l’inaction des états européens. Avec des propos grinçants, il nous expose la manipulation politique d’un homme et l’impact considérable sur les grandes puissances comme la France ou l’Angleterre.

Un récit incisif et passionnant qui propose un nouvel éclairage sur l’histoire.

Ma note :

Note : 4 sur 5.

Citations :

« C’est curieux comme jusqu’au bout les tyrans les plus convaincus respectent vaguement les formes, comme s’ils voulaient donner l’impression de ne pas brutaliser les procédures, tandis qu’ils roulent ouvertement par-dessus tous les usages. On dirait que la puissance ne leur suffit pas, et qu’ils prennent un plaisir supplémentaire à forcer leurs ennemis d’accomplir, une dernière fois, en leur faveur, les rituels du pouvoir qu’ils sont en train d’abattre »

« Un mot suffit parfois à congeler une phrase, à nous plonger dans je ne sais quelle rêverie ; le temps, lui, n’y est pas sensible. Il continue son pèlerinage, imperturbable au milieu du chaos ».