Et si nous parlions du couple avec Romain Gary ?
Mon coup de foudre pour la plume de Romain Gary remonte à plusieurs années. Je me suis délectée de la plupart de ses oeuvres.
Avec « Clair de femme », Romain Gary signe un roman étrange. Deux êtres désespérés se rencontrent à un moment tragique de leur existence. Leur désarroi les attache l’un à l’autre et vont les unir. Michel, homme sensible, est rongé par le malheur et les souffrances de sa femme, Yannik. Mourante, elle n’a plus qu’une seule volonté faire perdurer leur amour et le lien qui les unit. Yannik lui a fait promettre de continuer à l’aimer même si c’est au travers d’une autre femme : » La plus cruelle façon de m’oublier, ce serait de ne plus aimer « .
Michel fait alors la connaissance de Lydia. Tout comme lui, elle est en proie à une grande souffrance. Elle a perdu sa fille dans un grave accident de voiture et son époux est resté gravement handicapé. Ils vont tenter ensemble de survivre et de combattre la solitude qui les ronge.
Au-delà de cette toile de fond tragique, Romain Gary dissèque le couple. Avec ironie, il nous offre une vision éclairante de cette entité particulière et hybride qu’on nomme le couple, ce qui le construit et le fait vivre au travers du temps.
J’ai aimé la plume de Romain Gary et toute la finesse de cet ouvrage même s’il ne m’a pas transportée. Je suis sortie de ma lecture avec un sentiment mitigé. Ainsi, le fil narratif demeure parfois confus et redondant même si de nombreux passages sont littéralement magnifiques.
Ma note :
Citations :
« Tout ce qui est féminin est homme, tout ce qui est masculin est femme »
« Je ne veux pas que la mort gagne encore plus qu’elle n’emporte. Tu ne t’enfermeras pas à double tour derrière les murs du souvenir. Je ne veux pas devenir aide à la pierre. Nous avons été heureux et cela nous crée des obligations à l’égard du bonheur ».
