Et si nous combattions la solitude ?
Dans les méandres des rues de New York, Paul Auster, avec cette trilogie vertigineuse à la trame narrative complexe et intelligente, interroge notre rapport à l’autre et joue avec la dualité des identités.
Dans Cité de verre, nous découvrons Quinn, un auteur de polars sous pseudonyme qui se remet difficilement de la perte de sa femme et de son fils. Confondu avec Paul Auster, un soi-disant détective, il entreprend une enquête singulière et bientôt envoûtante qui le plonge dans les méandres de son existence.
Dans le second roman, Revenants, Bleu, un détective privé se voit confier la surveillance de Noir, un écrivain mystérieux qui connaît un quotidien plat et millimétré. Jusqu’où cette enquête apparemment banale va-t-elle l’ébranler ?
Dans le dernier récit, La Chambre dérobée, un homme voit ressurgir Fanshawe, son ami d’enfance. La femme de cet ami lui confie ses manuscrits et lui apprend sa brutale disparition. La relation fusionnelle qu’il a entretenue avec Fanshawe devient plus obsédante en son absence. Comment parviendra-t-il à s’affranchir de cette dualité insaisissable ?
En se plongeant dans les contours de nos intériorités, Paul Auster propose une errance dans le rapport de l’homme à sa solitude et aux autres. Dans cette trilogie foisonnante et inclassable, Paul Auster, en explorant les jeux de miroirs et la complexité de l’écriture, interroge sa propre existence.
Ma note
Citations
« Chaque fois qu’il sortait marcher il avait l’impression de se quitter lui-même, et, en s’abandonnant au mouvement des rues, en se réduisant à n’être qu’un œil qui voit, il pouvait échapper à l’obligation de penser, ce qui, plus que toute autre chose, lui apportait une part de paix, un vide intérieur salutaire…
Le mouvement était l’essence des choses, l’acte de placer un pied un pied devant l’autre et de se permettre de suivre la dérive de son propre corps ».
« Nos vies nous emportent selon des modes que nous ne pouvons maîtriser, et presque rien ne nous reste. Ce presque rien meurt avec nous et la mort est quelque chose qui nous arrive chaque jour ».