La foudre – Pierric Bailly (2023)

Et si nous percevions une fascination dérangeante ?

Au cœur du Jura, Julien évolue paisiblement dans une montagne qu’il connaît parfaitement entre ses brebis et ses chiens. Il s’apprête à vivre un changement radical lorsque sa compagne, Héloïse, est mutée sur l’île de La Réunion. S’il n’ose l’avouer, il appréhende ce départ qui vient ébranler son quotidien solitaire dans les alpages.

Dans son chalet, il découvre une coupure de presse qui évoque le meurtre d’un chasseur par un militant écologiste. Il découvre que le mis en cause est Alexandre, son ancien ami de lycée. Ce fait divers fait ressurgir des souvenirs enfouis et la relation ambivalente qui le liait à Alexandre. Intrinsèquement marqué par le charisme d’Alexandre, celui-ci exerçait sur lui un tel magnétisme qu’il s’était même imprégné de son rire. Face à ces révélations, il décide dans un élan soudain entre curiosité et compassion de recontacter Nadia, la femme d’Alexandre.

Happé par cette fascination mêlée de jalousie pour Alexandre, Julien se rapproche de Nadia jusqu’à intégrer son quotidien. Jusqu’où cette relation équivoque le conduira-t-il ?

Dans un décor somptueux, ce roman orageux explore des relations amicales et amoureuses d’une rare intensité et empreintes de fantasmes. Pierric Bailly interroge également l’influence des liens noués durant l’adolescence sur la construction de notre identité. Si je n’ai pas retrouvé l’élan narratif du « Roman de Jim » et que j’ai perçu quelques longueurs, j’ai néanmoins beaucoup aimé la richesse psychologique de cette œuvre.

Ma note

Note : 3 sur 5.

Citations

« C’est ça la bascule de la quarantaine. La période de l’enfance et de l’adolescence qui s’amenuise. Non seulement on s’en éloigne, mais au regard de tout ce qu’on a vécu ensuite, l’enfance et l’adolescence paraissent de plus en plus concises. Ça reste des moments fondateurs mais des moments qui n’ont pas duré aussi longtemps qu’on le pensait ».

« Quand on y pense, l’influence de ce type sur ma vie est démente. Ce type avec lequel je n’ai rien partagé d’important et que j’ai finalement peu fréquenté est à l’origine de tous les tournants décisifs de mon existence ».

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