Et si nous parlions d’un corps en pleine mutation ?
Dans ce récit, résolument féministe, Caroline Hinault dévoile son parcours intime et engagé autour de sa grossesse.
Du ventre vide au ventre plein, Caroline Hinault évoque avec un ton bouleversant et une vérité implacable, son expérience de la maternité.
Elle aborde tout d’abord ses aspirations à devenir mère, cette attente interminable et ce ventre qui reste creux. Puis cette incarnation, la mutation de son corps et de son esprit avec ce ventre devenu plein. Au-delà de l’intimité de son corps, cette grossesse se heurte à toute une société.
A travers son expérience personnelle, Caroline Hinault évoque cette appropriation du corps et révèle toutes les problématiques inégalitaires et sociétales. Ce récit percutant lève le voile sur des mécanismes ancrés et des injonctions contradictoires. Entre essai et journal intime, je vous recommande cette oeuvre passionnante qui ouvre de véritables pistes de réflexions autour de la maternité.
Ma note
Citations
« Seul le renoncement, mais parfois forcé, à la maternité permettait pour les femmes d’espérer une égalité de statut social et artistique. On n’a jamais demandé de tel renoncement aux hommes artistes ».
« Une chose la frappe dans cette peinture : Marie n’a pas son habituel visage empreint de générosité et de douceur mais baisse les yeux, le visage plutôt fermé. Certains commentateurs voient dans cette impassibilité un peu rêche la volonté du peintre de se démarquer de la tradition, en lui donnant davantage l’allure d’une paysanne. Mais Elle qui se trouve également en fin de grossesse, Elle devine. Marie est juste complètement crevée et, Christ ou pas Christ, exténuée par tant d’encombrements ».