Et si nous suivions une quête vers l’émancipation ?
Dans ce premier roman, Nathan Harris nous propose une immersion au lendemain de la guerre de Sécession. Au coeur de la Géorgie, dans la petite ville de Old Ox, Landry et Prentiss connaissent la liberté. Ils viennent d’être émancipés par les soldats unionistes et peuvent enfin se libérer de leur maître et quitter la plantation de Ted Morton.
S’ils ne sont plus asservis, l’avenir des deux frères reste incertain. Le pays n’offre aucun travail pour les anciens esclaves. Ils se réfugient en forêt et rencontrent le propriétaire des terres voisines de leur ancienne plantation, George Walker. Ravagé par la douleur et la mélancolie, George se lie d’amitié avec les deux frères et leur propose un travail. Récemment affranchis, Landry et Prentiss se montrent d’abord méfiants et redoutent une nouvelle servitude. Ils finissent par accepter cette proposition inespérée mais le retour de Caleb, le fils de George, bouleversera leur destin. Pourront-ils enfin accéder à la liberté ?
Cette fresque américaine réussie dresse le portrait de personnages intenses et déchirés par leurs contradictions. Avec une belle maîtrise, Nathan Harris parvient à nous plonger dans une intrigue pleine de rebondissements mêlant violence et fraternité. J’ai apprécié ce roman profondément humain qui nous interroge sur le prix de la liberté.
Ma note
Citation
« Réunis au départ par une passion partagée pour l’indépendance, la capacité de traverser une grande partie de la journée en silence, ils avaient, pour exprimer leurs sentiments, seulement l’échange de regards et d’effleurements. Ainsi le lien qui les unissait s’était solidifié au fil des années, mais si ce lien était peu enclin à plier, il présentait néanmoins un point de faiblesse, un seul, du fait que son existence même était pour eux une source d’embarras. Ils étaient deux à prétendre n’avoir besoin de personne et voilà à présent qu’ils avaient désespérément besoin l’un de l’autre ».