Et si nous parlions d’un récit humoristique déroutant ?
Avec ce premier roman sous le nom de plume Emile Ajar, Romain Gary avec son humour mordant dresse le portrait d’un homme seul et incompris.
Afin de rompre sa solitude, Michel Cousin fait l’acquisition d’un « python » qu’il prénomme « Gros-Câlin ». Il croit percevoir dans cet animal de compagnie atypique l’affection et la tendresse qu’il recherche. Ce modeste employé de bureau n’hésite pas à parader avec son python dans la rue afin d’attirer les regards et parler avec des inconnus. Grâce à l’animal, il parvient aussi à échanger avec Mlle Dreyfus, une femme qu’il rencontre dans l’ascenseur chaque jour et dont il est tombé amoureux.
Cependant, Michel doit faire face à un dilemme cornélien lorsqu’il s’attache à la souris qui doit nourrir « Gros-Câlin ».
Cette fable invraisemblable et loufoque dresse le portrait sensible d’un homme paralysé par le regard implacable d’autrui. La description d’un être incompris broyé par un malaise existentiel et son rapport aux autres est parfaitement mené par Romain Gary durant tout le récit.
Même s’il ne s’agit pas de mon roman préféré de son oeuvre, j’ai aimé comment l’auteur parvient à mélanger rire et émotion. Je vous recommande cette rencontre tendre et fantasque avec un homme rongé par la solitude jusqu’à la folie.
Ma note :
Citations :
« Il y a dix millions d’usagés dans la région parisienne et on les sent bien, qui ne sont pas là, mais moi, j’ai parfois l’impression qu’ils sont cent millions qui ne sont pas là, et c’est l’angoisse, une telle quantité d’absence ».
« On ne sait pas assez que la faiblesse est une force extraordinaire et qu’il est très difficile de lui résister ».
« La tendresse a des secondes qui battent plus lentement que les autres ».