Et si nous nous interrogions sur une lente descente aux enfers ?
Nafa Walid, un artiste incompris, rêve d’une brillante carrière dans le cinéma. Malgré ses ambitions artistiques, il doit faire face à la réalité de la vie et à la nécessité de survivre à Alger à la fin des années 80. Enseveli sous la corruption, la ville est en proie à des tensions qui vont impacter son quotidien.
Par nécessité financière, Nafa devient le chauffeur d’une des familles les plus fortunées du pays. Quand il perçoit toute la violence de ces privilégiés, Nafa démissionne.
Désœuvré dans un pays instable, Nafa est de plus en plus vulnérable. Confronté au poids de sa condition sociale et financière, il s’avère être une recrue idéale pour les membres d’une bande armée islamiste. La violence qui lui paraissait inconcevable devient son quotidien. Progressivement il chute et devient aussi engagé qu’enragé. Cette descente aux enfers lui fera-t-elle perdre jusqu’à son humanité ?
Un récit fort, d’une réalité glaçante, qui nous permet de mieux comprendre l’inexorable ascension des mouvances islamistes. Les mécanismes d’endoctrinement sont parfaitement décrits par Yasmina Khadra tout au long de ce roman. Un récit implacable et terrifiant que je ne peux que vous recommander.
Ma note :
Citations :
« Méfie-toi de ceux qui viennent te parler de choses plus importantes que ta vie. Ces gens-là te mentent. Ils veulent se servir de toi. Ils te parlent de grands idéaux, de sacrifices suprêmes, et ils te promettent la gloire éternelle pour quelques gouttes de ton sang. Ne les écoute pas. Rappelle-toi toujours ceci : il n’y a rien, absolument rien au-dessus de ta vie. Elle est la seule chose qui doit compter pour toi car elle est le seul bien qui t’appartient vraiment »
« La pauvreté ne consiste pas à manquer d’argent, mais de repères«