Et si nous parlions du récit de trois femmes ?
Marie NDiaye dresse le portrait de trois femmes confrontées au parcours d’exil, au désaveu d’un père ou à la place omniprésente d’un mari. Ces trois forces féminines feront face chacune à leurs propres maux.
Norah affronte son père après de nombreuses années. Dès son enfance, elle a été abandonnée et son père a disparu emportant avec lui son jeune frère, Sony. Asphyxiée par le poids de ce départ, elle porte sa réussite comme un talisman face à ce désamour. Des années plus tard, lors d’un séjour chez son père, elle doit lui faire face et découvre, sidérée, le sort réservé à son frère…
Fanta, professeur de littérature, n’exerce plus son métier depuis plusieurs années. Sa voix s’est éteinte sous la toute puissance de celle son mari. Dans cette nouvelle, nous écoutons uniquement la parole de Rudy, son conjoint. Celui-ci s’épanche sur sa vie et se confie au sujet de la violence pure qui ne cesse de jaillir en lui. Cette voix masculine nous permet-elle de mieux comprendre Fanta ?
Khady, vient de perdre son mari. Devenue veuve, elle est rejetée par sa belle famille et doit quitter le pays. Lors de ce parcours d’exil elle fait face à tous les obstacles et croise sur sa route Lamine. Pourra-t-elle se fier à cet homme qui lui tend la main ?
J’ai trouvé ces trois nouvelles inégales et j’ai eu une nette préférence pour la dernière. Malgré la maîtrise de Marie Ndiaye, je n’ai pas été emportée par l’intégralité de cette oeuvre. Malgré tout, j’ai été touchée par la force féminine qui émane du dernière texte.
Ma note :
Citation :
« Elle poussa doucement la porte et l’odeur tiède des cheveux d’enfant fit remonter d’un coup l’amour qui l’avait désertée. Puis cela reflua et s’en alla, elle se sentit de nouveau distraite, endurcie, inaccessible, comme occupée par quelque chose qui ne voulait laisser la place à rien d’autre, qui avait pris, tranquillement, sans justification, possession d’elle »