Térébenthine – Carole Fives (2020)

Et si nous intégrions les Beaux-Arts ?

Au début des années 2000, la narratrice prend une voie singulière en s’inscrivant à l’école des Beaux-Arts bien décidée à étudier la peinture.

Pourtant aux Beaux-Arts, la peinture est déjà dépassée, les élèves sont ainsi guidés vers des projets modernes, alternatifs et conceptuels. Les artistes peintres, démodés et tournés en ridicule par leurs camarades et professeurs, sont reclus au sous-sol de l’école.

Dans cette cave sombre et froide, la narratrice fait la rencontre de Luc et Lucie. Tous les trois partagent le même rêve et veulent continuer à explorer cet art suranné. Durant les trois années de formation, ce trio va évoluer dans un apprentissage périlleux et exigeant.

La narratrice sera également confrontée à la place de la femme dans un milieu gouverné par les hommes. Elle porte une voix féminine dans un lieu où les artistes mis en exergue sont principalement masculins.

Sa force féminine et artistique vient se confronter à un milieu où l’avenir reste incertain. Au-delà de la découverte des coulisses des Beaux-Arts, Carole Fives questionne sur la place des artistes femmes dans notre société et sur la férocité du milieu artistique contemporain.

Véritable roman d’apprentissage, l’auteur nous plonge avec une écriture nette et percutante dans un milieu méconnu.

Ma note :

Note : 3.5 sur 5.

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour l’envoi de ce livre.

Térébenthine par Carole Fives

Térébenthine

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Citations :

« Et toi, qu’as-tu envie de peindre ? Qu’as-tu envie de raconter ? Tu ne sais pas où commencer, tu as dix-huit ans et les sujets se bousculent : le désir, le corps, la souffrance d’être née femme dans un monde bâti pour les hommes, où les femmes, que ce soit dans les arts plastiques ou le cinéma, la littérature ou le musique, se perçoivent encore et toujours comme des objets du désir, jamais des sujets. L’urgence de devenir sujet ».

« Je vois la peinture comme un acte de résistance. Oui, la peinture crée des images qui résistent au flux d’images existant. Le temps de la peinture est différent de celui de la photographie, de la télévision. La peinture n’est pas un simplement enregistrement du réel… Elle a plus à voir avec la mémoire, la durée, l’émotion, elle donne des images plus persistantes ».

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