J’irai cracher sur vos tombes – Boris Vian (1946)

Et si nous évoquions une œuvre de vengeance d’une extrême violence ?

Sulfureux et implacable, ce livre nous retrace le parcours d’un homme, Lee Anderson, dont le jeune frère a trouvé la mort en raison de sa couleur de peau.

Ce drame va conduire Lee Anderson a entreprendre une vengeance sans merci. En effet, Lee, comme son frère, est noir mais son physique ne le laisse pas transparaître. Il a le teint blanc et sa famille a toujours pensé qu’il pourrait, avec beaucoup plus de facilité, s’intégrer dans un monde où seule la couleur blanche compte.

A la mort de son frère, Lee Anderson quitte sa ville natale pour Buckton. Il devient libraire et s’acclimate à cette nouvelle ville. Peu à peu, il commence à fréquenter un groupe de jeunes blancs. Riches et désoeuvrés, ils partagent leur temps entre sexe et alcool. Son âge et son charisme naturel, permettent à Lee de devenir rapidement un des leurs. Il s’intègre complètement à cette communauté bourgeoise et exclusivement blanche avec pour seul objectif de les anéantir.

En effet, sa soif de vengeance est inépuisable. Il est bien décidé à détruire deux jeunes femmes blanches dans l’espoir d’apaiser sa colère. Ses projets arriveront-ils à leur terme avant que son lourd secret soit dévoilé ?

Véritable cri de rage, ce récit écrit par Boris Vian, sous le pseudonyme Sullivan Vernon, est interdit en 1949. Cette oeuvre dérangeante d’une rare violence heurte et ne peut laisser indifférent.

Un livre choc, qui dénonce avec cruauté, la ségrégation raciale en Amérique. Diablement provoquant, ce livre mêle des scènes de sexe et de violence et plonge le lecteur dans une vérité crue. Âmes sensibles s’abstenir !

Pour ma part, je ne peux que saluer ce roman noir d’une puissance contestatrice remarquable !

Ma note :

Note : 4.5 sur 5.

Citations :

« Je la renversai sur le divan et j’arrachai le devant de sa robe. Elle se débattait comme un beau diable. Ses seins jaillirent de la soie claire.

– Lâchez-moi. Vous êtes une brute !

– Non, dis-je. Je suis un homme. »

« Les livres sont très chers, et tout cela y est pour quelque chose ; c’est bien la preuve que les gens se soucient peu d’acheter de la bonne littérature ; ils veulent avoir lu le livre recommandé par leur club, celui dont on parle, et ils se moquent bien de ce qu’il y a dedans »

« Je sentais le sang de la colère, mon bon sang noir, déferler dans mes veines et chanter à mes oreilles ».

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