Mémoires d’une jeune fille rangée – Simone de Beauvoir (1958)

Et si nous évoquions une œuvre autobiographie ?

Ce texte d’apprentissage nous confronte au destin unique de Simone de Beauvoir. De ses premiers pas à ses émois de jeune fille, cette autobiographie retrace sa jeunesse mais aussi ses rapports avec la littérature et la philosophie.

Simone est une jeune fille sérieuse et conformiste, imprégnée de son éducation catholique, elle va peu à peu s’éloigner des codes dictés par son milieu et réfléchir par elle-même.

Depuis son plus jeune âge, elle idolâtre son père qu’elle voit comme un modèle. Puis, à l’adolescence, elle s’émancipe, peu à peu, de ses parents. Elle prend pour la première fois conscience que ses valeurs peuvent être bien différentes. Eprouvant une passion pour la littérature et la philosophie, elle décide de poursuivre ses études plutôt que de devenir une mère de famille. Le mariage n’est plus sa norme et Simone pense, avant tout, à son indépendance intellectuelle.

Ces mémoires sont également construits autour de rencontres déterminantes. Ainsi, au-delà des mots, c’est au travers d’autrui que Simone découvre d’autres manières de penser et d’aborder la vie. Elle va ainsi réussir à évoluer et à s’éloigner du carcan familial. Ses rapports avec Jacques, Zaza, Herbaud mais surtout Sartre sont particulièrement intéressants. A ce titre, j’aurai aimé que sa relation avec Sartre, qui apparaît à la fin du livre, soit plus enrichie.

J’ai ressenti des longueurs durant la première partie de l’ouvrage, mais peu à peu, le charme opère. J’ai aimé son rapport aux livres, cette passion va prendre une place centrale dans son existence et être aussi le terrain de son indépendance. Ainsi, c’est une femme résolument moderne qui nous est dépeinte, elle se place au même niveau que les hommes qu’elle côtoie.

Finalement, Simone de Beauvoir nous raconte sa libération intellectuelle et féministe dans une époque construite autour de valeurs traditionnelles.

Ma note :

Note : 3 sur 5.

Citations :

« J’aimais mon entourage, mais quand je me couchais le soir, j’éprouvais un vif soulagement à l’idée de vivre enfin quelques instants sans témoin ; alors que je pouvais m’interroger, me souvenir, m’émouvoir, prêter l’oreille à ces rumeurs timides que la présence des adultes étouffe ».

« La littérature prit dans mon existence la place qu’y avait occupée la religion : elle l’envahit toute entière, et la transfigura ».

« Je veux la vie, toute la vie. Je me sens curieuse, avide, avide de brûler plus ardemment que toute autre, fût-ce à n’importe quelle flamme ».

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