Le cœur régulier – Olivier Adam (2010)

Et si nous écoutions les battements réguliers de notre coeur ?

Quelque temps après le décès de Nathan, son frère, Sarah, inconsolable, décide de s’enfuir au Japon sur ses traces. Sarah a choisi ce lointain pays où Nathan avait trouvé, avant sa mort, une forme d’apaisement et d’espérance dans l’avenir.

Durant son voyage dans ce village côtier Japonais, Sarah rencontre Natsume Dombori. Ancien policier, il guérit les âmes errantes de leur sombre désespoir. Au-delà du lent parcours de deuil, sa quête la mène à revivre les derniers moments de la vie de son frère. Elle se rapproche de lui, de ses yeux rieurs, de son allégresse mais également des gouffres et du désespoir profond qui n’ont eu de cesse de jalonner sa vie.

Véritable soeur jumelle pour Nathan, ils partageaient une relation intense. Entourée, d’un mari et de deux enfants parfaits, Sarah a choisi une vie conformiste et s’est éloignée au fil du temps de son frère. Ses frasques et son caractère avaient bien des difficultés à trouver sa place dans la vie qu’elle s’était construite. Au fond d’elle-même elle a pourtant toujours su qu’elle partageait ses vertiges et que sa vie aseptisée était un mensonge dont elle était la première victime.

Son voyage initiatique au Japon sera l’occasion inespérée de retrouver son frère mais surtout d’apprendre à se redécouvrir.

Avec une écriture dynamique, Olivier Adam nous transporte facilement dans son univers. Si cette lecture ne restera pas gravée dans mes mémoires, j’ai cependant passé un agréable moment. Sarah, la narratrice, reste un personnage qui ne m’a pas touché en plein coeur. Un véritable élan de tendresse se dégage de ce court roman.

Avec sincérité, il parvient à faire tomber les barrières d’une société formatée. Il fait réfléchir sur des vies construites souvent selon des normes bien définies mais qui manquent finalement cruellement de consistance.

Olivier Adam nous offre un instant suspendu où les apparences tombent pour laisser place à de véritables interactions humaines.

Ma note :

Note : 2 sur 5.

Citations :

« Me délester, sentir. M’oublier, m’ouvrir. Recueillir. Laisser le soleil chauffer ma peau, l’air pénétrer mes poumons, l’eau me diluer. Sentir battre en moi un cœur régulier »

« Souvent, la nuit, j’errais dans la maison comme un fantôme, c’étaient des heures volées, cotonneuses et beiges, je glissais de pièce en pièce, de moquettes pastel en parquet blond clair, jetant un oeil à mes enfants endormis, avec l’impression fugace de les retrouver enfin d’enfin faire le lien entre eux et ces petits animaux pendus à mon cou, blottis dans mes bras, collés si fort qu’ils se confondaient avec moi, que j’ai perdus et que je ne retrouverai jamais »

« J’ai juste perdu mon frère et l’enfant que j’étais auprès de lui. Je me suis perdue et, sans lui désormais, il me semble que je ne me retrouverai jamais, que je suis condamnée à errer loin de moi jusqu’à la fin des jours »

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