Un homme – Philip Roth (2006)

Et si nous amorcions avec Philip Roth, un retour en arrière sur notre existence ?

C’est l’objet de ce court ouvrage, Philip Roth retrace la vie d’un homme ordinaire, existence faite de remords et de joies.

Entre une enfance heureuse entourée de parents aimants, des échecs maritaux successifs et des succès professionnels relatifs, le narrateur a vu passer sa vie.

Ces relations à autrui sont l’objet de regrets. Il a eu deux fils issus d’une première union qui n’ont pour lui que du mépris. Ils le perçoivent comme un imposteur dans son rôle de père. Amoureux d’une jeune fille de 26 ans, il a quitté son foyer. Ses enfants ne semblent jamais avoir pu lui pardonner cette défection. Encore aujourd’hui, un sentiment de culpabilité l’inonde à cette pensée.

De cette seconde union est née Nancy : sa fille, véritable repère, elle donne un sens à sa vie. Pour autant, à nouveau, il va s’enliser dans le mensonge et détruire ce second mariage. Par dépit, sa dernière union sera bien insipide.

Sa relation avec son frère, Howie, semble être le seul encrage solide. Pour autant, encore une fois, il va réussir à tout faire vaciller.

Très vite, le corps reprend ses droits et la maladie, tout d’un coup, l’accable. La décrépitude du corps le confronte à une dure réalité. Seul un profond sentiment d’amertume et de solitude demeure.

Philip Roth signe un ouvrage brillant sur les ravages de la vieillesse. Ce roman d’une grande justesse m’a beaucoup émue.

Philip Roth nous raconte le parcours d’une vie, faite de relations qui se font et se défont, mais surtout le rapport au temps, implacable, qui continue sa course.

Ma note :

Note : 4 sur 5.

Citations :

« Combien de temps peut-on passer à fixer l’océan, quand bien même on aime cet océan depuis qu’on est tout petit? Combien de temps pouvait-il contempler le flux et le reflux sans se rappeler, comme n’importe qui dans une rêverie littorale, que la vie lui avait été donnée, à lui comme aux autres, par hasard, fortuitement, et une seule fois, sans raison connue ni connaissable ? »

Sa mère était morte à quatre-vingts ans, son père à quatre-vingt-dix. Il leur dit à haute voix : « J’ai soixante et onze ans. Votre petit garçon a soixante et onze ans. – Tant mieux, répondit sa mère. Tu as vécu. » Et puis son père lui dit : « Penche-toi sur ton passé, répare ce que tu peux réparer, et tâche de profiter de ce qui te reste. »

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