Isidore et les autres – Camille Bordas (2018)

Et si nous nous autorisions un instant de légèreté avant de clôturer l’année 2019 ?

A onze ans, Isidore grandit entouré d’une fratrie indiscutablement précoce. Ses deux frères sont brillants. Léonard, sociologue planche sur sa thèse, et Jérémie, compositeur de musique surdoué, continue avec une facilité déconcertante son master.

Ses deux grandes soeurs, Bérénice et Aurore, sont comme coupées du monde à l’approche de leurs soutenances de thèses.

Sa plus jeune soeur a, pour sa part, déjà sauté plusieurs classes. Elle envisage d’écrire désormais sa biographie et vise une prestigieuse classe préparatoire parisienne afin de poursuivre ses études.

Face à ses ainés, Isidore pourrait se sentir bien complexité. En effet, il n’est pas doté d’une si grande intelligence mais sa sensibilité et son altruisme remarquables comblent ses lacunes intellectuelles. Ainsi, il est le seul véritablement relié au monde qui l’entoure. Sa famille façonnée par les livres et la doctrine semble bien désarçonnée face aux rapports humains et le consulte régulièrement à ce propos.

Pour parachever ce tableau, Isidore est particulièrement proche de sa mère. Dévouée, elle tente de construire un équilibre familial face à un père tristement absent.

Entre fugues avortées et premières rencontres féminines, Isidore malgré le climat familial élitiste réussit le délicat passage entre son enfance et son adolescence.

Un drame fera basculer le semblant d’équilibre familial et confrontera les membres de cette famille atypique à ses limites. En effet, il n’y a pas de manuel pour comprendre les interactions humaines et se lier les uns aux autres…

Avec une extrême tendresse, nous suivons le parcours d’un jeune garçon, follement attachant. Sa famille, si douée et pourtant si paralysée face à autrui est également pleine de charme.

Un livre qui ne restera pas nécessairement ancré dans mes mémoires. Cependant, j’ai aimé l’humour et la légèreté de cette lecture qui au-delà d’être un agréable moment de détente, nous interroge sur les rapports entre les êtres et les interactions familiales si fondamentales à la construction personnelle.

Ma note :

Note : 2 sur 5.

Citation :

« Je veux bien que les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits, mais, s’ils décident de grandir sans ouvrir un bouquin, rien ne m’oblige à subir leur conversation »

Laisser un commentaire