Une chambre à soi – Virginia Woolf (1929)

Un brin de féministe à découvrir pendant les fêtes de fin d’année

Virginia Woolf nous offre un essai inspirant en analysant les rapports entre « les femmes et le roman ». 

Ainsi elle traite, avec pertinence, du silence des femmes.

Ces femmes qui pendant tant d’années ont été cantonnées à leurs rôles de mères et d’épouses et qui avaient bien des difficultés à construire un espace propice à la créativité littéraire.

Dépendantes financièrement et spirituellement des hommes, elles sont placées sous l’emprise de leurs pères puis de leurs époux. Ainsi, elles n’ont pas eu la chance d’accéder à la culture et aux études. Privées de leur liberté, elles étaient enfermées dans un monde bien étroit. Toutes expériences personnelles leur étaient proscrites, elles avaient donc bien peu de matière pour enrichir leurs romans.

Une société où nous pouvions lire des aberrations telles que : « Les romancières devraient se contenter d’aspirer à la perfection en reconnaissant courageusement les limites de leur sexe ».

Dans ce pamphlet militant Virginia Woolf veut inciter la femme à écrire et à renverser les modes de pensées.

Elle envisage comme première étape de cette émancipation : une chambre à soi et 500 livres de rente. Cette indépendance, indispensable au processus de création, serait déjà matérielle. Elle nous expose ainsi l’importance d’un espace personnel calme et serein dans le processus d’écriture.

Au XIXème siècle,  certaines femmes ont bravé les interdits et ont réussi à construire des oeuvres magistrales. Ainsi, Virginia Woolf évoque les soeurs Brontë, George Eliot ou encore Jane Austen…

Ces portraits inspirants nous démontrent à quel point la femme a pu faire preuve de créativité malgré les carcans qui l’entravaient.

Avec un regard d’une grande lucidité, Virginia Woolf nous offre un essai engagé, devenu une pierre angulaire du féministe.

Ma note :

Note : 4 sur 5.

Citations : 

« Comme nous sommes déchues, déchues par la faute de principes erronés 

Et plus que de la Nature victimes de l’éducation ;

Privées de tous les ornements de l’esprit,

Et vouées par système à la stupidité ;

Et si quelqu’une d’entre nous s’élève au-dessus des autres

Mue par une imagination plus vive et poussée par l’ambition

Si forte la faction opposée toujours lui apparaît,

Que l’espoir de réussir ne peut jamais contrebalancer la peur ».

« Ecrivez ce que vous désirez écrire, c’est tout ce qui importe, et nul ne peut prévoir si cela importera pendant des siècles ou pendant des jours ».

3 commentaires sur “Une chambre à soi – Virginia Woolf (1929)”

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