Machenka – Vladimir Nabokov (1926)

« Mais aujourd’hui, le printemps est là,

A tous les coins, on vend du mimosa,

Je t’en apporte une branche ;

Elle est frêle comme un rêve… »

« Machenka », le premier roman de Vladimir Nabokov retrace les souvenirs nébuleux d’un amour adolescent.

Cet amour lie Ganine et Machenka, cette jeune femme mystérieuse dont on ne sait presque rien tout au long du récit.

Le cadre de ce roman nous laisse rêveur : une pension berlinoise où se rencontrent des réfugiés russes, plus attachants les uns que les autres, ayant fui leur pays après la révolution.

Koline et Gornotsvetov, un couple de danseurs professionnels ; Anton Sergueïevitch Podtiaguine, un vieux poète russe ; Klara, une femme naïve et tendre ou encore la logeuse, Lydia Nikolaïevna Dorn, veuve d’un homme d’affaires allemand timide et d’une extrême douceur.

Ganine, un homme froid et énigmatique, évolue dans cette pension où règne une atmosphère qui lui rappelle sa ville natale : la Russie.

Lors de son séjour, il rencontre Alfiorov, cet homme qui attend impatiemment sa femme : Machenka.

Ganine déniche une photo de cette femme énigmatique. Il découvre alors que cette épouse tant attendue n’est autre que son premier amour, un souvenir éblouissant et tendre. Il se replongera avec mélancolie et délice dans ce premier émoi d’une extrême pureté.

Avec ravissement, le lecteur revit cette passion de jeunesse. Tout en candeur, nous savourons l’émerveillement d’un premier amour.

Vladimir Nabokov nous dévoile un premier roman magistral qui nous transporte dans une écriture riche et poétique.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Citations : 

« Ganine avait l’impression que le crépuscule fuligineux qui s’infiltrait graduellement dans la chambre pénétrait aussi lentement son corps, transformant son sang en brouillard, sans qu’il fût capable d’échapper au maléfice que le clair-obscur avait jeté sur lui ».

« Toutes ces choses banales et pourtant précieuses qui nous deviennent si familières à la vue et au toucher et dont la seule vertu est qu’elles permettent au voyageur condamné au mouvement perpétuel de se sentir chez lui, si peu que ce soit, quand, vidant ses malles, il retrouve ces bibelots fragiles, précieux, humains, pour la centième fois ».

« Rien ne ressuscite le passé aussi complètement qu’une odeur qui lui a jadis été associée ».

« Ce baiser de pluie d’automne était si long et si profond qu’ensuite de grandes taches lumineuses dansaient devant ses yeux ».

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