Avez-vous une image de votre mère lorsqu’elle avait dix-sept ans ?
Pour cette rentrée littéraire 2018, Eric Fottorino tente de répondre à cette question épineuse.
Connaît-t-on vraiment la femme qui se cache derrière notre mère, sa jeunesse ? ses souffrances ? ses combats ?
Ce récit autobiographique s’ouvre sur la révélation d’un lourd secret. Lina dévoile à ses fils une part cachée d’elle-même qu’elle n’avait jamais osé révéler.
A l’âge de dix-sept ans, Lina tombe enceinte et doit affronter cette grossesse non désirée. Une naissance que sa propre mère n’arrivera jamais à accepter. Au fil du livre, nous découvrons les souffrances d’une femme, ses combats pour la liberté mais surtout son amour pour ses fils.
Eric Fottorino essaye de provoquer une rencontre avec une mère dont il a l’impression qu’elle demeure cette inconnue qui est restée à ses côtés durant son enfance.
Il n’a jamais su comment l’appeler autrement que « Lina », le mot « Maman » ne parvenant jamais à franchir le recoin de ses lèvres. Face à une grand-mère omniprésente qui finalement se comporte comme un mère, Lina a du mal à trouver sa place.
Davantage sœur que mère, amie que véritable appui dans la vie d’Eric, l’écrivain demeure dans la frustration d’avoir été privé de cet amour maternel.
Et pourtant ! Eric Fottorino, au fil du livre, cherche et découvre cette femme au lourd passé.
Dans une quête identitaire le conduisant jusqu’à un Nice meurtri par les attentats de 2016, l’écrivain retrace le parcours de sa mère à l’âge de dix-sept ans, l’imaginant déambuler sur la promenade des anglais. Il fantasme la vie de Lina, ses pensées et ses espoirs…
Dans cette biographie émouvante, Eric Fottorino dresse le portrait d’une femme qu’il a aimé sans véritablement en prendre conscience.
Un bel éloge à un amour maternel ressuscité !
J’ai aimé le thème du livre et la tendresse qui s’en dégage. L’auteur nous dévoile, avec beaucoup d’émotion, une part intime de son enfance et de sa famille.
Malgré l’aspect touchant de ce récit, je n’ai pas réussi à être totalement transportée par ma lecture. La plume d’Eric Fottorino ne m’a pas bouleversée autant que je l’aurais souhaité.
Ma note :
Citations :
« L’amour de ma mère, je ne l’ai pas senti. Il a manqué une étincelle. Sur l’adolescente qui attendait la délivrance, elle ne m’a jamais éclairé. Trop coupable pour articuler un mot. C’est dans ce silence que nous nous sommes perdus. Le silence. Il est devenu notre marque de fabrique. Depuis toutes ces années, ne rien se dire a été notre mode unique de conversation »
« On s’écorchait, ça faisait du vague à l’âme. On s’enfonçait des aiguilles dans le cœur pour vérifier qu’on s’aimait, qu’on en crevait de s’aimer »