Aujourd’hui, je vous parle de « Fief », le premier roman de David Lopez publié en 2017, cette œuvre d’une extrême tendresse nous raconte le destin de Jonas, jeune homme frustré et angoissé accompagné de sa bande de copains, issue d’un nulle part entre la banlieue et la campagne.
La fragilité des personnes nous fait plonger avec plaisir dans ce premier roman plutôt réussi de David Lopez.
Cette oeuvre sur une génération en manque de repères m’a complètement désarçonné.
Il s’agit, avant tout, d’une histoire d’amitié entre cette bande qui a grandi ensemble et qui se retrouve aux portes de l’âge adulte, sans avenir, fuyant le monde extérieur.
N’ayant aucune confiance en eux, ils préfèrent se retrancher derrière leurs frontières, à l’abri dans leur « Fief » rassurant, ils évoluent dans ce lieu où les perspectives d’avenir sont inexistantes.
Livrés à eux-mêmes, ils partagent leur quotidien entre l’ennui, la boxe, le foot, les filles, le cannabis et les jeux de cartes…
Jonas est un jeune homme qui reste emprisonné dans cette vie étroite. Enfermé dans ce carcan, il préfère se résoudre à ne faire aucun choix pour son avenir.
N’ayant aucune prise sur sa vie, son inaction semble déjà dictée par sa naissance, son milieu et ses proches…
Ce cercle vicieux d’un monde cloisonné où règne la procrastination et la désillusion est admirablement bien décrit par David Lopez.
J’ai ri (ce qui est terriblement rare me concernant à la lecture d’un roman) même si le style est déroutant et n’est pas académique, cette œuvre nous procure un joli moment littéraire.
Ma note :
Citations :
« L’ennui, c’est de la gestion. Ça se construit. Ça se stimule. Il faut un certain sens de la mesure. On a trouvé la parade, on s’amuse à se faire chier. On désamorce. Ça nous arrive d’être frustrés, mais l’essentiel pour nous c’est de rester à notre place. Parce que de là où on est on ne risque pas de tomber »
« Dans ces ambiances, dès qu’il y en a un qui se met à parler de ses problèmes, il y en un autre pour trouver que ce n’est pas marrant ce qu’il raconte, et puis ça passe à autre chose. Ou alors on fait des blagues dessus. Ca ne court pas les rues les oreilles. Pourtant, il paraît qu’il y en a plein les murs. Et à force qu’on les tienne ils doivent en savoir des trucs. Mais ils ne doivent pas s’en souvenir parce qu’ils sont trop foncedés les pauvres »