Germinal – Émile Zola (1885)

Et si nous évoquions un monument social ?

Dans ce roman emblématique du cycle des Rougon-Macquart, porté par une force narrative et un engagement éblouissants, Émile Zola nous propose une plongée suffocante au cœur de la mine.

Jeune machiniste sans emploi, Étienne Lantier arrive à Montsou dans une détresse extrême. Embauché par la Compagnie des Mines, il se mêle peu à peu à la rude existence du coron. Il rencontre des hommes et des femmes qui descendent chaque jour dans la fosse pour survivre. Si le travail des mines est harassant, dangereux pour leur vie et implacable pour leur santé, c’est leur seul moyen de subsistance.

Face au durcissement des conditions de travail et à une baisse des salaires, la révolte gronde. Avec son éducation, son éloquence et sa force de travail, Etienne insuffle aux mineurs l’espoir de se dresser contre la toute-puissance de la Compagnie des Mines. Lorsque la grève éclate, une lutte acharnée commence. Mais jusqu’où ce soulèvement les conduira-t-il ?

Avec cette œuvre noire et glaçante, Émile Zola dénonce l’emprise d’un capitalisme triomphant et les conditions de vie désastreuses des mineurs. Dans ce roman, d’une fureur sociale et humaniste magistrale, il est au sommet de son art.

Ma note

Note : 5 sur 5.

Citations

« Allumez le feu aux quatre coins des villes, fauchez les peuples, rasez tout, et quand il ne restera plus rien de ce monde pourri, peut-être en repoussera-t-il un meilleur »

« L’ouvrier ne pouvait pas tenir le coup, la révolution n’avait fait qu’aggraver ses misères, c’étaient les bourgeois qui s’engraissaient depuis 89, si goulûment, qu’ils ne lui laissaient même pas le fond des plats à torcher. Qu’on dise un peu si les travailleurs avaient eu leur part raisonnable, dans l’extraordinaire accroissement de la richesse et du bien -être, depuis cent ans ? On s’était fichu d’eux en les déclarant libres : oui, libres de crever de faim, ce dont ils ne se privaient guère. ça ne mettait pas du pain dans le huche, de voter pour des gaillards qui se gobergeaient ensuite, sans plus songer aux misérables qu’à leurs vieilles bottes. Non, d’une façon ou d’une autre, il fallait en finir, que ce fût gentiment, par des lois, par une entente de bonne amitié, ou que ce fût en sauvages, en brûlant tout et en se mangeant les uns les autres. Les enfants verraient sûrement cela, si les vieux ne le voyaient pas, car le siècle ne pouvait s’achever sans qu’il y eût une autre révolution, celle des ouvriers cette fois, un chambardement qui nettoierait la société du haut en bas, et qui la rebâtirait avec plus de propreté et de justice »

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