Et si nous dévorions un portrait cinglant ?
Dans ce conte, absurde et féroce, Erik Orsenna, sans jamais le nommer, dresse le portrait d’un riche industriel exerçant son pouvoir au sein d’une société soumise à un capitalisme débridé.
Issu d’une lignée d’industriels bretons, l’ogre est né dans une famille bourgeoise. Son père dirige des papeteries et sa famille noue des relations avec des personnes ayant une forte influence dans le domaine de la finance. Au-delà de son héritage familial, l’ogre a des ambitions. Son appétit est insatiable : il engloutit une compagnie de transport maritime, une radio, une maison d’édition… Sa soif de pouvoir semble inépuisable. Jusqu’où l’enquête autour de cet ogre contemporain va-t-elle nous conduire ?
Dans ce récit mordant, aussi drôle qu’inquiétant, Erik Orsenna choisit de mener des investigations pour comprendre l’empire d’un capitaliste implacable. Ce récit intelligent et caustique, ponctué des digressions de l’auteur, nous en apprend peu sur l’ogre, mais reste une lecture amusante et engagée.
Ma note
Citations
« Telle est, typique et fort bien documentée par la psychiatrie internationale, l’addiction à dévorer. Apprenez qu’elle est plus violente, plus invasive et moins guérissable que toutes les autres maladies du désir, le jeu, le sexe, les drogues, l’alcool, les besoins irrépressibles (poutinien de guerre ou prostatique de pisser), la passion du pouvoir et le fanatisme religieux ».
« Parfois l’erreur d’une vie ne vient que d’une légère méprise sur les mots: la grosseur n’est pas la grandeur. Créer n’est pas accumuler. Ni entreprendre avaler »