Le destin personnel – Elsa Triolet (1947)

Et si nous parlions du destin de deux femmes sous l’occupation ?

Avec une plume limpide et éclatante, Elsa Triolet propose deux récits où planent l’ombre inquiétante de l’occupation.

Dans la première nouvelle « le destin personnel », Elsa Triolet évoque la vie de Charlotte. Son époux Georges a été fait prisonnier de guerre et elle vit dans des conditions modestes avec sa mère et sa belle famille. Cette vie exiguë à Paris l’oppresse jour après jour. Quand son amie Margot et son époux lui proposent de les rejoindre dans une demeure reculée, elle accepte. Elle cotoie le couple mais profite de son séjour pour trouver de véritables espaces de liberté. Ce séjour dans la France libre sera-t-il synonyme d’apaisement ?

Dans la seconde nouvelle « La belle épicière », une femme évolue avec son jeune fils dans une vie conformiste aux côtés d’un mari absent et violent. Commerçante, elle doit assumer seule la charge de l’épicerie. Un inconnu rentre dans sa vie et avec lui des aspirations charnelles. Jusqu’où cet élan libertaire la conduira-t-elle ?

Dans ces deux nouvelles, Elsa Triolet dresse le portrait de deux femmes sous l’occupation. Des personnages libres qui sont contraintes de se conformer aux carcans de la société. Leur envol est finement décrit par Elsa Triolet et j’ai beaucoup apprécié sa plume.

Ma note

Note : 4 sur 5.

Citation

« Je sors dans le jardin. Il fait presque complètement nuit. Je lève mes jupes et je fais pipi au beau milieu, devant l’escalier à balustres. Je me déshabille. Ah, l’inexprimable plaisir de l’air frais sur tout le corps. Je laisse mes vêtements épars par terre et je sors toute nue sur le plateau. Un coup de vent me fait frissonner. Je vais aller jusqu’à l’endroit d’où l’on voit la ville, je veux une fois goûter toutes les joies d’un coup ».

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