Et si nous embarquions pour l’Amérique ?
Avant la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses japonaises acceptent de quitter leur pays natal pour l’Amérique. Quand elles embarquent sur le bateau et commencent une lente et éprouvante traversée, elles sont déjà mariées à des époux qui semblent avoir tout réussi.
Lors de leur arrivée aux Etats-Unis, elles doivent cependant faire face à la réalité de leur condition. L’humiliation et la misère deviennent leur quotidien. Elles doivent s’acclimater à des hommes qu’elles n’ont jamais vues. Certains sont doux et conciliants alors que d’autres seront violents et impitoyables. Entre désillusion et déracinement, elles plongent parfois dans un désespoir abyssale. Lorsque la Seconde Guerre mondiale fait rage, la vie de ses exilées va prendre un nouveau tournant.
Durant toute la narration Julie Otsuka utilise le « nous » afin de créer une véritable communauté entre ces femmes et une puissance particulière à son récit. Si j’entends la force de la narration, cette distance ne m’a pas permis de m’attacher pleinement aux personnages. Si je n’ai pas été totalement submergée ou émue par ce roman, j’ai apprécié la description pudique d’une période oubliée de l’histoire.
Ma note :
Citation :
« Sur le bateau nous étions presque toutes vierges » : « nous », ces femmes japonaises – « certaines n’avaient que quatorze ans et c’étaient encore des petites filles » – qui traversent le Pacifique vers la Californie où les attendent leurs « fiancés », des hommes qu’elles n’ont jamais rencontrés. On est au tout début du XXe siècle. Masayo, Mitsuyo, Nobuye, Kiyono (et tant d’autres rassemblées dans ce « nous ») rêvent de vies nouvelles, d’amour, les photos envoyées au Japon ont fait naître l’espoir »