Le parfum des fleurs la nuit – Leïla Slimani (2021)

Et si nous voyagions à Venise avec Leïla Slimani ?

Avec ce court récit, doux et personnel, Leïla Slimani nous propose une expérience solitaire et artistique à Venise.

Leïla Slimani a accepté une proposition inattendue : s’enfermer une nuit à la « Punta della Dogana » de Venise. Entourée de la collection d’art moderne de François Pinault, nous marchons à ses côtés dans sa découverte enchanteresse de cet espace artistique silencieux.

Cette retraite forcée s’accompagne de multiples réflexions ponctuées de références multiples. Leïla Slimani interroge son travail d’écriture, la nécessité de faire exister ses personnages et son retranchement du monde pour parvenir à construire son oeuvre. Dans ce récit, elle évoque aussi son identité entre Orient et Occident et son rapport avec son père. Avec beaucoup d’émotions, elle nous transporte au plus profond d’elle-même dans le décor envoûtant de la nuit vénitienne.

J’ai beaucoup aimé ce texte d’une intimité méditative qui nous rapproche d’une écrivaine brillante. Porté par une plume belle et lumineuse, ce livre me confirme mon attachement et mon admiration pour l’oeuvre de Leïla Slimani.

Ma note :

Note : 3.5 sur 5.

Citations :

« Notre époque n’est-elle pas précisément celle qui ne permet pas le silence même aux plus purs, aux plus isolés, ce silence de l’attente, de la maturation, de la méditation et du recueillement ? ».

« Je pense à ce que Tchekhov dit des grands écrivains. Ce sont ceux qui font surgir la neige en plein été et qui décrivent si bien les flocons que vous vous sentez saisi par le fond et que vous frissonnez »

« Venise aussi est en train de mourir. La contempler, c’est contempler une agonie. Par la fenêtre, j’aperçois les eaux qui vont bientôt s’engloutir. Je tente d’imaginer les pilotis chancelants sur lesquels elle se tient. Je me figure ses palais ensevelis dans l’eau et la base, ses souvenirs de gloire oubliés de tous, ses places pavées réduites à néant. Venise porte en elle les germes de destruction et c’est peut-être cette fragilité qui en fait la splendeur »

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