Pour prolonger l’été et si nous lisions des poèmes ?
Instant suspendu dans le temps, ce recueil nous propose une immersion enchanteresse à travers les mots d’Aragon.
Il est bien difficile de vous parler d’un recueil de poèmes, tant cette lecture est personnelle. Dans cette oeuvre Louis Aragon dessine à la fois le portrait de la France durant la Seconde Guerre Mondiale mais aussi celui de sa muse, Elsa Triolet. Il parvient à nous émouvoir par la force de sa détresse dans « La Nuit de Dunkerque » ou de son amour passionné dans le « Cantique à Elsa ».
Ce recueil s’accompagne aussi des réflexions d’Aragon sur la composition de ses poèmes, ses choix artistiques et son travail d’écrivain. Le regard de l’auteur sur ses propres mots donne une toute nouvelle dimension à sa poésie.
Pour vous retranscrire ma passion pour la beauté de l’oeuvre d’Aragon, je ne peux que vous inciter à le (re)lire.
Merci aux éditions Seghers pour cet envoi !
Et si je choisissais un extrait aussi beau par la forme que par le fond ?
Je te touche et je vois ton corps et tu respires
Ce ne sont plus les jours du vivre séparés
C’est toi tu vas tu viens et je suis ton empire
Pour le meilleur et pour le pire
Et jamais tu ne fus si lointaine à mon gré
Ensemble nous trouvons au pays des merveilles
Le plaisir sérieux couleur de l’absolu
Mais lorsque je reviens à nous que je m’éveille
Si je soupire à ton oreille
Comme des mots d’adieu tu ne les entends plus
Elle dort Longuement je l’écoute se taire
C’est elle dans mes bras présente et cependant
Plus absente d’y être et moi plus solitaire
D’être plus près de son mystère
Comme un joueur qui lit aux dés le point perdant
Le jour qui semblera l’arracher à l’absence
Me la rend plus touchante et plus belle que lui
De l’ombre elle a gardé les parfums et l’essence
Elle est comme un songe des sens
Le jour qui la ramène est encore une nuit
Ma note :