Le premier homme – Albert Camus (1994)

Et si nous parlions du dernier ouvrage d’Albert Camus ?

Dans ce récit infiniment personnel, Albert Camus dévoile par bribe, l’enfance de Jacques.

A l’âge de quarante ans, Jacques part sur les traces de son père. Un père qu’il n’a jamais connu. Taciturne et mutique, il est mort durant la Première Guerre mondiale alors que Jacques n’était encore qu’un enfant. Sa mère d’un caractère doux et passif a accompagné Jacques d’un regard tendre et discret durant toute sa jeunesse. Cette mère, à la fois fantasmée et adorée, a toujours su susciter un amour absolu chez son fils malgré son côté inaccessible.

A contrario de sa mère, sa grand-mère maternelle n’a cessé de prendre une place prépondérante dans sa vie et a pu se montrer aussi aimante que maltraitante. Son caractère dur et intransigeant a aussi contribué à le façonner. Son entourage est aussi constitué de figures masculines. Son oncle, aussi solaire que colérique, a su incarner un père de substitution. Ce retour en enfance s’accompagne du portrait tendre des êtres qui l’ont vu grandir et d’une description lumineuse de l’Algérie.

Ce dernier manuscrit d’Albert Camus a été découvert dans l’une de ses sacoches à sa mort. Malgré le caractère inachevé de ce texte, c’est toute la quintessence de son oeuvre qui y transparait.

Intime et émouvant, ce roman porté par la plume admirable d’Albert Camus m’a beaucoup plu.

Ma note :

Note : 4.5 sur 5.

Citations :

« Il n’était plus que ce coeur angoissé, avide de vivre, révolté contre l’ordre mortel du monde qui l’avait accompagné durant quarante années et qui battait toujours avec la même force contre le mur qui le séparait du secret de toute vie, voulant aller plus loin, au-delà et savoir, savoir avant de mourir, savoir enfin pour être, une seule fois, une seule seconde, mais à jamais ».

« La mémoire des pauvres déjà est moins nourrie que celle des riches, elle a moins de repères dans l’espace puisqu’ils quittent rarement le lieu où ils vivent, moins de repères aussi dans le temps d’une vie uniforme et grise. Bien sûr, il y a la mémoire du coeur dont on dit qu’elle est la plus sûre, mais le coeur s’use à la peine et au travail, il oublie plus vite sous le poids des fatigues »

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