Et si nous parlions d’art avec les frères Goncourt ?
Dans cette fresque étincelante, Edmond et Jules de Goncourt proposent un panorama artistique et humain où l’amour se mêle aux inspirations créatrices.
Anatole intègre un atelier parisien dans l’espoir de devenir peintre. Il rencontre plusieurs camarades partageant les mêmes ambitions. Coriolis décide de partir pour l’Orient afin d’étendre sa palette de couleurs et Granotelle est reçu au prestigieux concours de la Villa de Médicis à Rome.
A la différence de ses amis, Anatole reste à Paris et connaît une vie d’artiste où se mêle de nombreuses rencontres et paradoxalement des instants de solitude. Enlisé par le manque d’argent, Anatole est dans une pauvreté telle que sa situation devient alarmante.
Par un heureux hasard, il croise la route de Coriolis de retour à Paris depuis quelques semaines. Ces retrouvailles amorcent une nouvelle période de sa vie. Il se lie étroitement à lui et emménage naturellement dans son atelier. Coriolis choisit pour modèle, la jeune et discrète Manette Salomon. Ce modèle à la beauté renversante va intégrer l’atelier et bouleverser leurs vies d’artistes.
Ce livre dense et fastidieux dresse avec une grande réussite le milieux artistique de l’époque et parvient à créer des personnages aux caractères étoffés.
Ce roman présente des connotations clairement misogynes et antisémites qu’il faut contextualiser mais qui restent bien difficiles à concevoir à la lumière de notre époque. Malgré tout, je ne peux que saluer la plume remarquable des Frères Goncourt et la description circonstanciée d’un milieu artistique.
Ma note :
Citations :
« Et comme si, à cet instant de séparation et de camaraderie brisée, il voulait ressaisir son coeur dans le passé, Coriolis se mit à raconter à Anatole ce qui lui était arrivé là-bas, aux colonies, avec des paroles qui s’arrêtaient et s’attardaient aux choses, des mots d’où semblait tomber le souvenir un moment suspendu »
« Il vécu ainsi un mois, s’escamotant les jours à lui-même, trompant la vie, le temps, ses misères, la faim, avec de la fumée de cigarette, des ébauches de rêves, des bribes de cauchemar, les étourdissements du besoin et les paresses avachissantes du lit ».