La fortune des Rougon – Emile Zola (1871)

Et si nous évoquions les origines des Rougon-Macquart ?

Zola écrivait dans une note préparatoire à la série des Rougon-Macquart :

« Je veux peindre, au début d’un siècle de liberté et de vérité, une famille qui s’élance vers les biens prochains, et qui roule détraquée par son élan lui-même, justement à cause des lueurs troubles du moment, des convulsions fatales de l’enfantement d’un monde ».

Avec la fortune des Rougon, Emile Zola pose la première pierre fondatrice de son oeuvre. Ainsi, il met en scène, pour la première fois, les personnages clés qui viendront donner toute son ampleur aux vingt romans composant la série des Rougon-Macquart.

A Plassans, petite ville paisible du Sud de la France, Adelaïde a donné naissance à trois enfants opposés : Pierre, issu de sa brève relation avec Rougon, puis Antoine et Ursule, nés d’une union illégitime et passionnée avec un dénommé Macquart. Pierre n’aura de cesse de renier sa famille pour accéder à ses ambitions et s’enrichir.

Il épouse Félicité, une jeune femme arriviste portée par ses rêves d’argent. De cette union naît cinq enfants : Eugène, Pascal, Aristide, Sidonie et Marthe. Futurs personnages emblématiques de son oeuvre, ses enfants oscilleront sans cesse entre les différents traits de caractères de leurs parents.

Descendant de la branche illégitime des Macquart, Silvère, porté par des rêves de justice et de liberté, voue un véritable culte envers la République. Il a grandi à Plassans et a été élevé par sa grand-mère, Adélaïde. Un amour angélique le lie à Miette et ils décident ensemble de se rallier aux Républicains.

En effet, à l’aube du coup d’état de 1851, la ville de Plassans est au coeur du conflit opposant les bonapartistes et les républicains. Pierre et Félicité ainsi que leur fils ainé Eugène, intriguent ensemble en faveur de l’Empire pour faire fortune. Tandis qu’Antoine, le frère de Pierre, soutient la République bien décidé à s’enrichir et à se venger de son frère. Ce duel politique devient une lutte fratricide, celle d’Antoine et de Pierre. Deux frères, portés par les mêmes vices héréditaires, seront capables de faire couler le sang par ambition.

Zola, avec une écriture magistrale et un travail d’une minutie à couper le souffle, nous plonge dans une analyse profonde d’une famille sous le Second Empire et explore le poids de l’hérédité dans la psychologie de ses personnages. Zola, le peintre naturaliste de son temps, a su comme nul autre retranscrire une époque mais surtout dépeindre le genre humain.

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Coup de ❤

Citations :

« Tandis que les choses du passé leur remontaient au coeur avec une saveur douce, ils crurent pénétrer l’inconnu de l’avenir, se voir au bras l’un de l’autre, ayant réalisé leur rêve et se promenant dans la vie comme ils venaient de le faire sur la grande route, chaudement couverts d’une même pelisse ».

« Leur idylle traversa les pluies glacées de décembre et les brûlantes sollicitations de juillet, sans glisser à la honte des amours communes ; elle garda son charme exquis de conte grec, son ardente pureté, tous ses balbutiements naïfs de la chair qui désire et qui ignore ».

« Il crut entrevoir un instant, comme au milieu d’un éclair, l’avenir des Rougon-Macquart, une meute d’appétits lâchés et assouvis, dans un flamboiement d’or et de sang »

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