Sorcières la puissance invaincue des femmes – Mona Chollet (2018)

Pour clôturer le mois de la femme, et si nous parlions de ces femmes qui brandissent l’étendard de la cause féministe ?

Elles ont bouleversé les mentalités et ont fait évoluer l’image de la femme dans notre société.

Je ne m’étais jamais véritablement attelée à un roman purement féministe. C’est chose faite avec le livre de Mona Chollet, « Sorcières la puissance invaincue des femmes ».

Naïvement, je pensais découvrir l’histoire de la sorcellerie et de la documentation étoffée sur la chasse aux sorcières. Thème fascinant, je cherchais à être éclairée sur cette période sombre de l’histoire.

Dans cet essai, Mona Chollet s’intéresse bien davantage aux héritières de ces sorcières : les femmes d’aujourd’hui.

Elle dresse ainsi un tableau tripartite de la femme contemporaine : la femme célibataire, la femme sans enfant et la femme âgée. Des portraits de femmes indépendantes qui parviennent à s’extraire du modèle stéréotypé de la vie maritale.

J’ai beaucoup apprécié la partie traitant du désir de stérilité. Mona Chollet n’a pas peur des mots et nous décrit ces femmes qui ne veulent pas d’enfant. Ce choix demeure encore aujourd’hui controversé face au schéma classique bien ancré dans la société.

Ce récit, aux références nombreuses, traite aussi de la charge mentale et des renoncements auxquels de nombreuses femmes doivent faire face.

Le poids des générations successives influence nos perceptions du désir d’enfant, de la vie de couple, ou de la beauté féminine…

Je ne sais pas si je peux partager intégralement les idées militantes de cet essai mais j’ai été intéressée par l’impact des préjugés historiques sur nos conceptions contemporaines.

Un livre féministe qui ne laisse pas indifférent !

Ma note :

Note : 4.5 sur 5.

Citations :

« Les contemporains sont façonnés par des évènements qu’ils peuvent ignorer et dont la mémoire même se sera perdue ; mais rien ne peut empêcher qu’ils seraient différents, et penseraient peut-être d’autre façon, si ces évènements n’avaient pas eu lieu ». (Françoise d’Eaubonne, Le Sexocide des sorcières)

« Aujourd’hui, l’indépendance des femmes, même quand elle est possible juridiquement et matériellement, continue de susciter un scepticisme général. Leur lien avec un homme et des enfants, vécu sur le mode du don de soi, reste considéré comme le cœur de leur identité ».

« Bien avant de prendre clairement conscience de ce crève-cœur, j’ai vécu moi aussi immergée dans un monde où il n’y avait rien de plus réel, rien de plus digne d’intérêt que les livres et l’écriture. Peut-être nos parents nous communiquent-ils parfois des passions si violentes qu’elles ne laissent de la place pour rien d’autre – surtout quand eux-mêmes n’ont pas pu s’y adonner comme ils l’auraient voulu ».

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