Je vous avais déjà parlé sur le blog d’un de mes auteurs américains préférés, j’ai nommé : John Fante.
Aujourd’hui nous abordons ensemble son héritage, Dan Fante, son fils, qui a réussi à poursuivre avec talent son oeuvre.
Il a d’ailleurs dédié son livre à son père en ces termes si Fantesque :
A mon père, John Fante.
Merci, fils de pute sublime.
Dan Fante, après avoir multiplié les petits boulots à New York comme vendeur, gardien de nuit, chauffeur de taxis, détective privé ou laveur de carreaux entame sa carrière d’écrivain à l’âge de 45 ans.
Digne héritier de son père, son œuvre est marquée par l’argent, l’alcool, la drogue, le sexe et la quête d’un succès littéraire.
Dan Fante n’oubliera jamais que le premier éditeur à lui faire confiance était français, il continuera à vouer une belle attache pour la France en se présentant comme un écrivain français.
Régime sec, ce recueil de huit nouvelles, dans la lignée de John Fante et de Charles Bukowski est un très joli instant littéraire et m’a fait replonger avec délice dans l’univers de ces auteurs que j’affectionne tant !
Sous fond de débâcle d’alcool et de drogue, l’écrivain nous livre un recueil brut, caustique, noir et vif.
Entre des tentatives de désintoxication avortées, des aventures décousues, des pannes d’écriture, Dan Fante nous fait rencontrer des clients sordides et nous plonge dans ses aventures et dérapages multiples.
L’écrivain nous fait voyager dans son taxi à la rencontre de personnages plus déjantés les uns que les autres et tous difficilement recommandables : des stripteaseuses, des écrivains ratés, un portier macho, des réalisateurs sur le retour, un éleveur de serpent…
Fils désabusé du rêve américain, il n’a de cesse de surprendre et d’horrifier son lecteur.
J’aime particulièrement l’atmosphère acide de son œuvre qui se lit d’un trait, transforme le sordide en poésie, fait esquisser un sourire et des envies de voyages dans un Los Angeles sans pitié.
A consommer sans modération avec un verre !
Ma note :
Citations :
« Le taxi me sauvait de la folie. Depuis des mois j’avais le cerveau chauffé au rouge par la dépression, l’insomnie et une effrayante solitude. Je me réveillais cinq ou six fois chaque nuit, ivre de rage, avec dans la tête les visages de tous les gens que je haïssais »
« Je faisais mon diagnostic : trop déglingué pour écrire. J’avais décidé de toute laisser tomber, tout sauf la poésie que je griffonnais dans le taxi. Tout le reste – essais de roman, de nouvelle – n’était que mensonge et imposture. Des bouses insauvables. »