Et si nous plongions dans une oeuvre fantastique de Nicolas Gogol ?
Pour ce voyage insolite à Saint Pétersbourg accompagné de Gogol, nous découvrons les personnages absurdes de cinq nouvelles : la perspective Nevski, le portrait, le Journal d’un fou, le nez et le manteau.
Ces récits nous font découvrir successivement: un homme qui se lance à la poursuite d’une femme à la beauté envoûtante jusqu’à en perdre la raison, un peintre qui fait l’acquisition d’un tableau aussi fascinant qu’inquiétant, un fou qui se prétend le futur roi d’Espagne, un homme ayant un matin constaté la disparition de son nez ou un autre faisant l’acquisition inestimable d’un manteau…
Ces nouvelles loufoques et engagés sont fascinantes. Ces écrits oscillent entre un ton dramatique et humoristique pour dépeindre la société russe. Gogol parvient à mettre l’accent avec finesse sur les conditions d’internement, la misère ou les mœurs bourgeoises.
Source d’inspiration pour des grands écrivains, nous percevons d’ores et déjà dans ce recueil les prémices du style kafkaïen.
Je ne peux que vous recommander cette initiation caustique à la littérature russe.
Ma note :
Citations :
« L’or était devenu sa passion, son idéal, sa peur, son plaisir, son but. Des liasses de billets s’entassaient dans ses coffres, et, comme tous ceux à qui le sort fait ce terrible présent, il commença à devenir ennuyeux, inaccessible à tout ce qui n’était pas l’or ; avare sans la moindre raison, il amassait sans le moindre but ; et il allait se transformer en l’un de ces êtres étranges comme en connaît tant notre société sans émotion, qui inspirent de l’horreur à tout homme de cœur plein de vie, car il voit en eux des sépulcres mouvants où un cadavre a pris la place du cœur »
« Soudain, il s’arrêta, comme foudroyé, devant l’entrée d’un immeuble ; un phénomène indicible venait de se produire devant ses yeux ; un carrosse s’arrêta devant l’entrée ; les portières s’ouvrirent ; un monsieur en uniforme en bondit, tout courbé, et courut pour gravir l’escalier. Quelle ne fut pas l’épouvante et en même temps la stupeur de Kovaliov quand il reconnut que c’était là son propre nez ! »
C’est toujours un plaisir de lire Gogol. J’avais adoré également Les soirées du hameau. Moins connu mais excellent 😄
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