A l’aube de la sortie du roman « Les Testaments » suite du chef d’oeuvre dystopique de Margaret Atwood, je me suis plongée dans ce classique contemporain devenu incontournable.
Une chute vertigineuse de la fécondité a abouti à la mise en place d’un régime despotique, la république de Gilead. Un groupe de femmes, encore fertiles, mettent leurs corps au service de la procréation : les servantes écarlates.
L’héroïne dénommée Defred fait partie de ses servantes habillées de rouge et dont le visage est dissimulé d’une coiffe blanche.
Transférée dans une demeure aisée, son corps est voué au service exclusif du commandant et de son épouse. Enfermée dans une vie monacale, elle est privée de toute liberté. Son être tout entier est préservé et dédié exclusivement à cette grossesse tant attendue.
Enfermée dans sa chambre chaque jour, Defred s’échappe parfois quelques instants en se plongeant dans les souvenirs de sa vie passée.
Pourtant, une porte s’entrouvre tout d’un coup et lui fait espérer les prémisses d’une nouvelle liberté…
Ce livre nous fait réfléchir à la fois sur la prise de pouvoir d’un régime despotique privant l’homme de ses droits élémentaires mais aussi sur la place de la femme dans une société organisée en castes.
J’ai aimé la plume de Margaret Atwood, elle est tranchante et parvient à instaurer une atmosphère oppressante durant tout le roman.
Un livre choc par les parallèles glaçants qu’il construit avec nos propres sociétés contemporaines.
Ma note :
Citations :
« Notre fonction est la reproduction : nous ne sommes pas des concubines, des geishas ni des courtisanes. Au contraire : tout a été fait pour nous éliminer de ces catégories. Rien en nous ne doit séduire, aucune latitude n’est autorisée pour que fleurissent des désirs secrets, nulle faveur particulière ne doit être extorquée par des cajoleries, ni de part ni d’autre ; l’amour ne doit trouver aucune prise. Nous sommes des utérus à deux pattes, un point c’est tout : vases sacrés, calices ambulants »
« L’ordinaire, disait tante Lydia, c’est ce à quoi vous êtes habitués. Ceci peut ne pas vous paraître ordinaire maintenant, mais cela le deviendra après un temps. Cela deviendra ordinaire »
« Un beau jour, on regardait cet homme, et on se disait : Je t’ai aimé, et c’était pensé au passé, et on était rempli d’étonnement, parce que c’était une chose tellement surprenante, précaire et stupide de l’avoir aimé ».